Affecté à l’intérieur du pays, le 1er août, Wilfried Mvou-Ossialas conteste cette décision. Il estime que son affectation disciplinaire n’est pas la solution aux revendications de la Confédération syndicale des régies financières (Cosyref), dont il est le président.

Wilfried Mvou-Ossialas entend contester son affectation décidée en conseil des ministres du 1er août 2019. © Gabonreview

 

Wilfried Mvou-Ossialas a-t-il payé son «impertinence» envers sa tutelle ? Oui serait-on tenté de dire. Après cinq ans comme chef de service à l’Inspection des services du Trésor public, à Libreville, le président de la Confédération syndicale des régies financières (Cosyref) a été affecté comme chef de service informatique à la Trésorerie provinciale de l’Ogooué-Lolo.

Pour le syndicaliste, cette décision du conseil des ministres du 1er août est une affection disciplinaire. «C’est un sentiment de déception et de désolation. Je ne pensais pas que l’on pouvait descendre aussi bas», a regretté Wilfried Mvou-Ossialas, joint au téléphone.

Mais comment en est-on arrivé là ? Motivée par le non-respect des engagements pris par le gouvernement concernant les revendications de ses membres, la Cosyref est entrée en grève générale illimitée, le 23 juillet à Libreville, après un mois de préavis. Le groupement syndical réclame essentiellement la régularisation des situations administratives, la réorganisation du cadre juridique des primes et l’harmonisation des grilles de paiement.

Après avoir fait déployer des éléments des forces de l’ordre sur le site du mouvement (ministère des Finances), le 26 juillet,  la tutelle a adressé une demande d’explications à Wilfried Mvou-Ossialas que ce dernier a refusé d’honorer. «Le syndicalisme n’étant pas un acte personnalisé, notre avocat (Hugues Boguikouma, ndlr) nous a demandé de ne pas répondre à cette demande. Les autorités sont donc passées à la vitesse supérieure en m’affectant à l’intérieur du pays», a déduit le leader syndical.

Toutefois, ce dernier ne compte pas se laisser faire et entend user de toutes les voies légales pour faire casser cette décision. «Nous avons soulevé de simples questions. Au lieu de trouver des solutions, le ministre des Finances a préféré rentrer dans une logique de braquage (…) Nous savons ce que dit la loi, nous faisons ce qu’il y a à faire avec nos avocats. Nous avons entamé des démarches à l’amiable, avant tout recours au conseil d’État», a indiqué Wilfried Mvou-Ossialas.

Pour l’heure, le syndicaliste est en congés jusqu’à la fin août. «À cette échéance, avec toutes les démarches qui sont en train d’être faites, je verrai à quoi ressemble l’horizon», a-t-il souligné, convaincu que son affectation à l’intérieur du pays n’est pas la solution. «Nous pensons que les autorités se sont trompées et qu’elles reviendront à de meilleurs sentiments», a conclu Wilfried Mvou-Ossialas.

 
GR
 

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