« Le ministre de l’Intérieur doit démissionner », a sommé le président du PNTP, Jean Rémy Yama © GabonReview

 

« Le ministre de l’Intérieur doit démissionner », a sommé le président du Parti national pour le travail et le progrès (PNTP), Jean Rémy Yama lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi 22 août 2025 visant à dénoncer la non-validation de plusieurs candidatures de son parti aux prochaines élections législatives et locales. Selon lui, cette situation, qu’il qualifie de « rocambolesque », met en lumière les graves dysfonctionnements du ministère de l’Intérieur.

Une vue de l’assemblée © GabonReview

Dans le cadre des élections législatives et locales à venir, le quotidien «L’Union» a publié mercredi dernier la liste des candidatures validées. Sur les 14 dossiers déposés par le PNTP pour les législatives, seulement 5 ont été retenus. Pour les locales, sur 9 candidatures soumises, 4 seulement ont été validées. Le reste des candidatures est tout simplement absent des listes, sans aucune explication officielle.

Le président du PNTP est revenu sur ce constat qui n’est selon lui pas du tout logique. « Je n’emploie pas le terme rejetées parce que, selon la loi, un rejet doit être accompagné d’une notification ou d’une publication officielle des motifs. Ce qui n’a pas été fait », a précisé Jean Rémy Yama. Il souligne que même sa propre candidature, pourtant complète et déposée dans les délais, n’apparaît nulle part.

D’après lui, ce n’est pas tout. Car ce qu’il déplore c’est surtout le silence troublant du ministère de l’Intérieur. D’ailleurs, depuis trois jours, les membres du PNTP enchaînent les allers-retours au ministère de l’Intérieur pour obtenir des explications, mais aucune réponse concrète ne leur a été fournie. « On nous demande simplement de laisser notre nom, d’enregistrer une réclamation, et qu’on nous rappellera. C’est triste », s’est indigné Jean Rémy Yama, avant de marteler : « Dans un pays normal, le ministre de l’Intérieur aurait déjà démissionné. Ce n’est même plus de l’incompétence, c’est de la honte. »

Des zones d’ombre inquiétantes pour le cas de l’Ogooué-Lolo

Des éléments troublants alimentent les soupçons du président du PNTP. Il a notamment souligné le fait qu’aucune des quatre candidatures du parti dans la province de l’Ogooué-Lolo n’a été validée. Même situation pour les deux candidatures de l’Ogooué-Maritime. « Je ne veux pas parler d’acharnement contre le PNTP ni contre ma personne, mais il est nécessaire que le ministère explique cette situation. » Par ailleurs, selon lui, plusieurs dossiers considérés comme complets par les services du ministère, cachets à l’appui, ont malgré tout été exclus de la liste publiée. « C’est une cacophonie. Même les dossiers tamponnés comme étant complets ne figurent pas dans la liste », s’est-il indigné.

Une commission électorale jugée défaillante

Cependant, Jean Rémy Yama a reconnu avoir soutenu, par le passé, que l’organisation des élections revienne au ministère de l’Intérieur. Mais face à la réalité du terrain, il dénonce désormais la défaillance de la commission présidée par le ministre. « Vous ne pouvez pas publier la liste des candidatures validées sans en parallèle publier celle des candidatures rejetées et leurs motifs. C’est un non-sens démocratique », a-t-il souligné.

Au terme de son allocution face à la presse, le président du PNTP a exprimé l’espoir que cette situation ne soit pas le fruit d’un acharnement politique et fait surtout appel à la transparence et à la justice : « Nous avons déposé des dossiers complets. Nous voulons juste comprendre pourquoi certains n’ont pas été retenus. Et je sais que je serai candidat, car j’ai rempli toutes les conditions. Le PNTP sera en lice le 27 septembre. » Dans l’attente d’un retour officiel du ministère, le parti envisage des recours légaux et appelle l’opinion nationale et internationale à observer avec attention le processus électoral en cours.

 

Auteur : Thécia Nyomba

 

 

 

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire