Dans le cadre de la clôture du projet CFIT III, l’Université Omar Bongo et l’Université des Sciences et Techniques de Masuku bénéficient d’un appui stratégique pour repenser leurs curricula et créer des hubs carrière. Objectif : rapprocher l’enseignement supérieur des besoins réels du marché du travail, et offrir aux étudiants de meilleures perspectives d’insertion professionnelle.

La secrétaire générale du ministère de l’Enseignement supérieur présidant la rencontre avec les experts Cadena, le 24 juin 2025, à Libreville. © GabonReview

 

Au Gabon, dans le cadre de la clôture du projet CFIT III (Capacité de formation en ingénierie et en technologie), prévue pour décembre 2025, des experts du cabinet Cadena, spécialisés dans le développement de curricula et la mise en place de centres de carrière et d’employabilité, sont actuellement en mission à Libreville. Leur présence vise à accompagner deux établissements d’enseignement supérieur, l’Université Omar Bongo (UOB) et l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM), dans la mise en œuvre concrète d’outils pédagogiques et organisationnels innovants.

«Ils viennent en appui aux deux établissements, que sont l’Université Omar Bongo et l’Université des sciences et techniques de Masuku, pour implémenter de façon concrète des mécanismes et des outils qui permettent aux enseignants-chercheurs de produire des curricula, donc des ressources éducatives, mais aussi de produire un cadre formel qui permettrait de mettre en lien la production des curricula et le développement des centres d’employabilité», explique Michel Thierry Assé Minko, administrateur national du projet Unesco-Fonds en dépôt chinois, phase III.

Ce projet, porté par l’UNESCO en partenariat avec le Fonds en dépôt chinois, est mis en œuvre sous la coordination du ministère de l’Enseignement supérieur, à travers un contrat d’exécution confié à l’UOB et à l’USTM. Il vise à améliorer la qualité de l’offre de formation et à renforcer les dispositifs favorisant l’insertion professionnelle des étudiants. Ces deux établissements jouent ainsi un rôle pilote dans une initiative qui ambitionne, à terme, de s’étendre à l’ensemble du sous-secteur de l’enseignement supérieur au Gabon.

Vers la mise en place de «pôles de carrière et d’employabilité»

Le projet s’articule autour de deux axes principaux. Le premier concerne le développement de curricula selon l’approche par compétences, permettant une meilleure adéquation entre les formations dispensées et les besoins du marché du travail. Le second axe est consacré à la création et au renforcement de centres de carrière et d’employabilité. Ces centres servent de ponts entre le monde universitaire et le monde du travail. «C’est très important pour le Gabon, comme c’est très important pour n’importe quel pays qui cherche à ce que les curriculums développés puissent permettre aux lauréats de trouver un emploi, de s’insérer», souligne Naji Brigui, expert Cadena chargé de l’axe carrière/employabilité du projet CFIT III.

À court terme, les enseignants des deux universités partenaires devront engager les premières étapes de ce processus. «D’ici septembre, les enseignants devraient commencer à mettre en place les premières phases du développement d’un curriculum selon l’approche par compétence, à choisir un secteur prioritaire, à choisir un emploi et à mettre en place une analyse en situation de travail», précisent les experts. Parallèlement, on devra effectuer une cartographie de l’existant afin d’identifier les structures, les articulations internes et les acteurs qui seront impliqués dans ces nouveaux dispositifs.

Cette initiative intervient dans un contexte où l’inadéquation entre formation et marché de l’emploi reste criante. De nombreux diplômés gabonais peinent à trouver un emploi plusieurs années après la fin de leurs études. En cause, l’absence d’un véritable cadre de suivi post-universitaire. «Ces deux points sont importants pour l’avenir de la vie étudiante, puisque tout ceci se situe dans la politique en vue de renforcer la vie étudiante quant à leur insertion dans la société», affirme Hervé Essono Mezui, directeur des études du cycle master à l’Institut Universitaire des Sciences de l’Organisation. «Il va falloir faire adapter les plans de formation en adéquation avec ce qui se fait sur le terrain», ajoute-t-il.

 
GR
 

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