Cinéma : Samson Elibigui sacré Meilleur acteur au Paradox Film Festival 2025

Le cinéma gabonais s’affirme avec éclat sur la scène africaine. Lors de la première édition du Paradox Film Festival, tenue du 6 au 10 mai 2025 à Lubumbashi, en République démocratique du Congo, l’acteur et Directeur général adjoint de l’Institut gabonais de l’image et du son (IGIS), Samson Elibigui, a été couronné Meilleur acteur pour son interprétation dans le film Koto et Kangué, réalisé par Vincent Mbindzou. Une consécration individuelle qui fait aussi rayonner les ambitions culturelles du Gabon.

Du rêve à l’écran, de Libreville à Lubumbashi, le parcours de Samson Elibigui incarne une dynamique créative en plein essor. © D.R.

Le jury du Paradox Film Festival 2025 n’a pas résisté à la puissance d’interprétation de Samson Elibigui dans le rôle de Koto, un héros mystique en lutte contre des forces surnaturelles dans un Libreville transfiguré. Dans Koto et Kangué, film de genre situé à la croisée du fantastique, du drame et de la mythologie urbaine, Elibigui incarne un personnage habité, tiraillé entre prophétie, combat intérieur et mission rédemptrice.

Le synopsis se veut à la fois intrigant et chargé de symbolisme : dans une capitale frappée par une vague d’enlèvements mystérieux, Koto et Kangué, deux jeunes élus, découvrent leur destinée spirituelle de protecteurs contre Nganga Munônô et ses sbires. Un prophète énigmatique, Tsangavala, leur révèle leur mission. Mais Kangué, en quête d’une vie normale, rejette d’abord cet appel. Ce dilemme alimente toute la tension dramatique du récit.

Une reconnaissance pour l’artiste, un signal fort pour l’industrie

Samson Elibigui, a été couronné Meilleur acteur pour son interprétation dans le film Koto et Kangué. © D.R.

Pour Samson Elibigui, cette distinction dépasse la simple reconnaissance personnelle. Elle vient couronner un parcours artistique forgé dans la rigueur, la polyvalence et la passion. Né le 5 juillet 1977 à Libreville, originaire de Franceville et d’Akiéni, il a bâti sa trajectoire à l’intersection des médias, du mannequinat et de la création audiovisuelle.

De TVSAT à Télé Africa, de Kenzo au FIMA jusqu’à des campagnes publicitaires pour Sobraga ou CECA-GADIS, il s’est progressivement imposé comme une figure marquante de la scène culturelle gabonaise. Son engagement pour le cinéma s’est confirmé à travers des projets comme Coup de foudre, Le Menteur – Le Voleur, ou plus récemment Y’a Serge et La Tribune de la Justice, produits par sa structure Eliombiguipub, fondée en 2018.

Aujourd’hui à la tête de l’IGIS en tant que Directeur général adjoint, Samson Elibigui incarne cette génération de professionnels qui placent le cinéma au cœur des dynamiques de mémoire, de critique sociale et d’émancipation collective.

Paradox Film Festival : l’Afrique ose le cinéma de rupture

Créé pour mettre à l’honneur les cinémas de l’imaginaire, le Paradox Film Festival se présente comme un laboratoire de formes et d’idées, où fantastique, science-fiction, paranormal et expérimental se conjuguent pour raconter l’Afrique autrement. Sa première édition à Lubumbashi a réuni des cinéastes audacieux venus des quatre coins du continent, porteurs d’un souffle nouveau, en rupture avec les formats classiques.

« C’est un espace de liberté créative, où les codes explosent pour faire place à des récits visionnaires », expliquait un membre du comité d’organisation. Dans ce contexte, le sacre de Samson Elibigui souligne la capacité du cinéma gabonais à se réinventer, à créer ses propres langages, et à s’inscrire pleinement dans une dynamique continentale novatrice.

Le succès de Koto et Kangué trace une voie nouvelle : celle d’un cinéma gabonais de genre, symbolique, populaire, capable d’élever la voix des artistes et de séduire un large public, notamment parmi les jeunes. La distinction de Samson Elibigui, pour ce rôle à la fois mythique et engagé, en devient le symbole éclatant.

Du rêve à l’écran, de Libreville à Lubumbashi, le parcours de Samson Elibigui incarne une dynamique créative en plein essor : celle d’un Gabon audacieux, visionnaire, qui entend prendre toute sa place dans la constellation du cinéma africain.