Comptes de campagne : Pas de comptes à rendre à la Cour des Comptes pour l’argent privé, estime Bilie-By-Nze

La Cour des Comptes a récemment appelé les différents candidats au dernier scrutin présidentiel à déposer leurs comptes de campagne, au plus tard le 25 juin 2025. Une obligation que leur impose la loi durant les 60 jours suivant la proclamation des résultats officiels de l’élection. Amené à s’exprimer sur cette question, Alain-Claude Bilie-By-Nze, candidat indépendant, a rappelé qu’il n’a pas reçu de finacement du gouvernement et qu’il ne déposera aucun compte. Il l’a fait savoir lors d’une conférence de presse animée, le 25 juin, à l’occasion du lancement de la phase protocolaire des adhésions à son parti, Ensemble pour le Gabon (EPG).

Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et président d’Ensemble pour le Gabon (EPG), le 25 juin 2025, à Libreville. © GabonReview
Le 25 juin 2025 était la date butoir rappelée récemment par la Cour des comptes aux candidats à la dernière élection présidentielle pour déposer leurs comptes de campagne. Si lors de son dernier communiqué cette juridiction financière indiquait que sur les huit (8) candidats, seul le vainqueur et actuel président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, avait déposé ses comptes, il reste que les sept (7) autres devaient également se plier à cette exigence de la loi.
Une loi que conteste d’ailleurs l’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze. Animant une conférence de presse, le 25 juin, il a indiqué, d’un ton ferme, qu’il ne se pliera pas à cette obligation. À la suite de la proclamation des résultats officiels de l’élection présidentielle, les candidats avaient 60 jours, conformément au Code électoral pour déposer leurs comptes de campagne. À la question de savoir s’il les a déposé, Alain-Claude Bilie-By-Nze est on ne peut plus clair : «je n’ai pas déposé et je ne les déposerais pas».
«Cette disposition est anti constitutionnelle»
L’ancien Premier ministre fait observer qu’il l’a indiqué dès le premier jour : «cette disposition est anti constitutionnelle». Il s’explique, relevant que «la cour des comptes a pour mission de contrôler les deniers publics, l’argent public, les finances publiques». Or, souligne-t-il, le candidat qu’il a été à la présidentielle «n’a pas reçu un copeck de l’Etat». «Je n’ai pas reçu de finance publique, je n’ai donc pas de compte à rendre à la Cour des comptes pour l’argent privé. Je ne les déposerais donc pas !» a-t-il conclu.
À ce jour, seul le président élu, Brice Clotaire Oligui Nguema, a transmis les siens. À moins que d’autres l’ont fait entre temps. Les sept autres candidats ayant été sommés de s’exécuter dans les délais. Dans sa communication, le premier président de la Cour, Alain-Christian Iyangui, rappelait qu’en vertu de «l’article 369 de la loi organique n°001/2025 du 19 janvier 2025 portant Code électoral en République gabonaise», chaque candidat est tenu de produire ses comptes de campagne dans les délais impartis. Il ajoutait même que ces comptes doivent être accompagnés d’un état des sources de financement, d’un état des dépenses effectuées, ainsi que des pièces justificatives afférentes.
Ce qui est certain, c’est que l’institution fait savoir que si l’analyse des comptes révélait des faits de financement illicite ou un dépassement du plafond des dépenses de campagne, la juridiction pouvait engager la responsabilité personnelle du candidat. Mieux, il pourrait avoir des sanctions pécuniaires, de même que la Cour peut prononcer l’inéligibilité du candidat fautif pour une durée allant de cinq à dix ans. Elle est également habilitée à transmettre les faits au procureur de la République territorialement compétent, assurait la juridiction financière.

2 Commentaires
Tout ce légalisme toxique et dogmatique avec Fabienne Essola c’est pour ça? Tu ne respectes pas les institutions. Ce n’est pas comme ça qu’on dénonce l’ inconstitutionalité d’une loi comme un délinquant. L’argument est en plus fallacieux pour ce sophiste de métier. Le problème c’est l’origine de l’argent ou l’organe de controle? Dans l’esprit de cette loi, la vérification des comptes de campagne ne vise pas seulement à vérifier l’utilisation de l’argent publique, mais également à vérifier la provenance et les Plafonds. On conteste une loi de façon civilisé. Le Gabon ne sera pas le premier pays à constater l’inconstitutionalité d’une loi, ça se comprends d’autant plus que nous sommes en pleine reconstruction institutionnelle. Vous ne pouvez pas arriver à ce niveau d’irresponsabilité où il faut faire un outrage aux magistrats et un bras de faire au lieu de passer par les voices legitimes. Cette épisode vient de prouver que le seule légaliste c’est Oligui. ACBBN attend les lois qu’il choisira avec ses amis sans associer le peuple qu’il considère trop émotif pour les respecter.
Quand on aspire à gouverner un pays (c’est bien le cas de Monsieur ACBBN), il faut être exemplaire. Par exemple en se soumettant à la loi, à la règle de droit.
Dans les démocraties abouties, notamment en France, l’obligation de publier les comptes de campagne date de 1990. Que ce soient dans le cadre des élections européenne, présidentielle, législative, sénatoriales, territoriale, régionale,
locale. Il valu à Nicolas Sarkosy et Marine Le Pen des déboires judiciaires. Ceux-ci montrent à rebours la responsabilité qu’ont les femmes.hommes en matière de transparence et de gestion des fonds publics.
Monsieur ACBBN navigue avec un safran cassé et des trous dans la voile. En raison de cette situation, il va perdre son cap en derivant progressivement.
Il risque l’inégibilité pour la prochaine élection présidentielle s’il s’entête à ne pas publier ses comptes de campagne.
Alors que ACBBN et ses allié.es nous rabâchent les oreilles avec la notion
d’État de droit. Dans les faits, cette notion semble leur échapper. Mais, l’État de droit, c’est aussi l’égalité des citoyens devant la loi. C’est-à-dire que la loi n’est faite ni en faveur ni en défaveur d’un individu. Et malgré
notre monocratie institutionnelle, il y a bien séparation des pouvoirs exécutif, législative et judiciaire.
Ne pas se conformer à la publication rigoureuse se ses comptes de campagne est paradoxalement une entorse manifeste à l’État de droit. Pour les élections à venir, il aurait intérêt à produire les comptes de campagne des candidats de son futur parti (s’il a 12000 adhérent.es) au risque de se voir invalider leur victoire en raison de ce manquement élémentaire.
Un homme averti en vaut deux.
« A la fin de l’envoi, je touche ».