Contraception : le Gabon brise les tabous et mise sur la sensibilisation

Le 26 septembre 2025, le Gabon a célébré la Journée mondiale de la contraception. À Libreville, le Centre Sire, porté par l’ONG Ibogaïne, a organisé une caravane de sensibilisation dans le sixième arrondissement. Objectif : informer les populations, lever les préjugés et favoriser des choix éclairés en matière de santé sexuelle et reproductive.

Sensibilisation des jeunes sur la contraception, le 26 septembre 2025 à Libreville. © GabonReview
Comme chaque année, la communauté internationale s’est mobilisée pour la Journée mondiale de la contraception, sous le thème «La meilleure contraception, c’est celle que l’on choisit». Au Gabon, où les questions liées à la sexualité et à la planification familiale restent encore sensibles, cette journée a pris une dimension particulière. Le Centre Sire, structure communautaire spécialisée dans la santé sexuelle et reproductive, a mené une vaste campagne de proximité, en allant directement au contact des populations.
Sensibiliser pour mieux choisir

Quelques moments de la journée. © GabonReview
La caravane de sensibilisation, conduite par l’ONG Ibogaïne, avait pour but de fournir aux hommes et aux femmes des informations fiables sur les différentes méthodes contraceptives. L’idée est simple : permettre à chacun de connaître les options disponibles afin de faire un choix adapté à sa situation.
«La Journée mondiale de la contraception n’est pas encore suffisamment vulgarisée, mais il est crucial d’en parler, car les préjugés sont encore nombreux. La contraception aide pourtant les familles et les femmes à planifier la venue de leurs enfants», a expliqué le Dr Sandrine Itou-Y-Maganga, présidente de l’ONG Ibogaïne.
Pour la spécialiste, l’essentiel est de rappeler que la contraception n’est pas une solution universelle : «Comme pour tout traitement médical, il n’existe pas de méthode valable pour tout le monde. Une consultation auprès d’un gynécologue ou d’une sage-femme est nécessaire pour déterminer la contraception la plus appropriée».
Des méthodes variées et accessibles
Lors de cette journée, les participants ont été informés sur les méthodes les plus courantes : préservatifs, pilules, implants, stérilets, ou encore vasectomie pour les hommes. Certaines femmes ont profité de la caravane pour bénéficier immédiatement de solutions contraceptives. «Je suis venue pour faire l’injection afin de ne pas tomber enceinte. Comme ça, je suis sûre que même si j’ai des rapports, je ne risque pas de grossesse», a confié une participante, illustrant le besoin concret de réponses adaptées aux réalités quotidiennes.
Au Centre Sire, des consultations gratuites étaient également proposées, avec possibilité de mise sous contraception, signe d’un engagement concret pour un meilleur accès aux soins.
Un enjeu de santé publique et sociale
Au Gabon, les tabous et le manque de communication autour de la sexualité restent des freins, aussi bien chez les jeunes que chez les adultes. Cette méconnaissance entraîne souvent des grossesses non désirées, avec des conséquences sociales et économiques importantes pour les familles.
En organisant cette campagne, l’ONG Ibogaïne rappelle que la contraception ne relève pas seulement d’un choix personnel, mais aussi d’un enjeu de santé publique. Contrôler sa fécondité, c’est permettre aux femmes de mieux gérer leur vie familiale, de poursuivre leurs études ou leur carrière, et de réduire les risques liés aux grossesses rapprochées.
La Journée mondiale de la contraception s’inscrit donc dans une démarche plus large de lutte contre les tabous et les idées reçues. «Il est urgent de diffuser des informations claires et accessibles. Les jeunes doivent pouvoir parler librement de sexualité et de contraception, sans peur ni jugement», a insisté le Dr Itou-Y-Maganga.

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