Le mardi 17 août prochain, le Gabon célébrera sa 61ème année d’indépendance. A moins d’une surprise de dernière minute, le pays ne vibrera cependant pas au rythme de son traditionnel défilé militaire encore moins des feux d’artifice, littéralement institutionnalisés depuis l’accession d’Ali Bongo au pouvoir. Ce deuxième renoncement aux festivités de l’indépendance serait-il seulement tributaire de la crise sanitaire ? Et si, en réalité, le pays était fauché ?

Comment expliquer qu’au moment où la courbe des contaminations au Gabon est au plus bas, le pays est dans l’incapacité d’organiser une parade militaire, ne fut-ce que conditionnée par le port obligatoire du masque ? © Facebook

 

La célébration du 61ème anniversaire de l’indépendance du Gabon sera à nouveau chamboulée quant à son organisation. Pour la deuxième fois, la traditionnelle parade militaire du 17 août, clou des manifestions et attraction de milliers de personnes sur le front de mer, à Libreville, n’aura pas lieu. On peut le parier. Dans la même veine, les autres activités traditionnelles du 16 août (retraite au flambeau et cérémonie de décoration se tenant habituellement devant le palais du Sénat) semblent ne pas être à l’ordre du jour.

On observe, en effet, qu’hormis le simple déploiement des drapeaux, le pavoisement lumineux habituel de Libreville n’a toujours pas démarré, la tribune officielle pas toujours repeinte. Seul signe de l’approche de la fête de l’indépendance : l’élagage des palmiers et arbustes décoratifs en face de la présidence. L’effervescence habituellement naissant en pareille période a laissé place aux embouteillages monstres sur le front de mer du fait de travaux de réfection des terre-pleins et trottoirs pas si nécessaires, encore moins urgents. Traditionnellement, à pareille période sur le wharf en face en face du palais présidentiel, des tentes devraient déjà être dressées devant accueillir des représentations artistiques ou des tirs de feux d’artifices.

Le public était, de même, habitué à ce que, quatre semaines avant le 17 août, le tronçon Sainte-Marie – Place du défilé, soit bloqué tous les samedis de 5h 30 à 8h 30, en vue de l’entrainement des militaires à leur parade. Rien de tout cela n’est visible.

Corona-prétexte

A ces habitudes visiblement tombées en désuétude au prétexte du coronavirus, on ajoutera, selon nos sources, qu’au sein des forces de défense aucune dotation financière n’a été enregistrée permettant l’achat d’uniformes de circonstance flambant neufs et le lifting des véhicules militaires affectés au défilé. Autant d’exceptions qui laissent penser que le défilé traditionnel n’aura pas lieu du fait de problèmes financiers.

La manifestation va donc se résumer à une petite parade au sein de la présidence comme l’année dernière. En 2020, en effet, en raison de la pandémie du Covid-19, la célébration des 60 ans d’indépendance du Gabon, présidée par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, avait été extrêmement allégée, avec moins d’une quinzaine de minutes de parade militaire sur l’esplanade du palais de Rénovation.

Avec un président de la République qui, officiellement ou officieusement, voyage régulièrement, avec des investissements décorums déversés pour des trottoirs et des terre-pleins, le coronavirus ne serait-il pas devenu le prétexte de toutes les privations au Gabon ? Le Gabon manque-t-il tant d’argent pour ne plus pouvoir s’offrir ne fut-ce qu’un feu d’artifice ? Il y a aussi que l’argument des mesures barrières à respecter est devenu un piètre subterfuge dans un pays où le peuple devant assister à ce feu d’artifice se mélange allègrement dans les marchés populaires de Libreville et dans les bars de quartiers avant l’heure du couvre-feu.

En France, pays-moule du Gabon, les feux d’artifices ont pourtant été lancés le 14 juillet dernier, même si seules 15000 personnes étaient admises au Champ de Mars sur présentation d’un pass sanitaire. Dans la même journée, 25 000 spectateurs arborant masque obligatoire avaient assisté au défilé militaire. Comment ceci pourrait-il expliquer cela, au moment où la courbe des contaminations au Gabon est au plus bas ?

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Maëlle Mirella dit :

    Ça allait jusqu’au moment où, l’émotion a pris le dessus
    Sur le journalisme,
    Le clou du spectacle fut en France bla bla bla,
    Respectez-nous svp,
    Voici un sujet pertinent
    Traité comme une discussion de quartier

  2. Diarra dit :

    Ali Bongo est mort. Un point, un trait.

  3. Lavue dit :

    Quand on n’est réellement apte à gouverner, on se débrouille comme on peut. Imiter la France au plus fort de la pandémie dans ce pays devrait faire crédible. Maintenant que la France apporte des solutions concrètes à sa propre réalité, le pouvoir gabonais veut bien imiter mais ne sait plus comment s’y prendre. Se cacher derrière le Corona-virus pour justifier l’incapacité du gouvernement à résoudre les problèmes quotidiens des populations est le raccourci le plus simple à prendre.
    Personne ne nie l’existence de la pandémie dans le pays, mais les solutions apportées doivent être en adéquation avec la réalité de chaque pays, au lieu de suivre comme des moutons de pâture les décisions de la « Metropole » où d’ailleurs tout le monde n’est pas d’accord sur les mesures gouvernementales. Là-bas heureusement on ne tire pas à balles réelles sur les manifestants. Accéder au pouvoir est une chose, être capable de gouverner en est une autre. Les limites du système ALI sont clairement dévoilées depuis quelques années.

  4. OPY7 dit :

    Tous des malfaiteurs tout racket passe maintenant par les mesures barrière chez ces salopards de militaires et flics.
    Grosse prétextant du gouvernement passer par la crise sanitaire du non réalisme parce qu’ils ont tout pillé dans les caisses du pays la dette publique du Gabon a augmenté de 6426,4 milliards de FCFA soit +46% ou va cet argent on ne voit aucune réalisation mener à terme, alors ils sont obligé de se cacher derrière la Covid-19 pour voiler la misère et le vol d’argent.

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