Couvent d’Angone : Sosthène Nguema Nguema mobilise la RSE pour sauver un patrimoine centenaire

En séjour à Oyem, le ministre du Pétrole a annoncé un projet de réhabilitation du couvent des sœurs de la Providence et de l’Immaculée Conception, symbole historique de la province du Woleu-Ntem menacé par la vétusté.

Sosthène Nguema Nguema sur le site du couvent d’Angone, établi depuis près de 100 ans – bien avant les indépendances. © GabonReview
Lors de sa mission d’inspection du 14 août 2025 à Oyem, le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, a également porté son attention sur un patrimoine religieux et historique majeur de la région : le couvent des sœurs de la Providence et de l’Immaculée Conception d’Angone. Cette infrastructure centenaire, témoin de l’histoire missionnaire du nord du Gabon, fait aujourd’hui face à un délabrement avancé qui menace son existence.
Le couvent d’Angone, établi depuis près de 100 ans – bien avant les indépendances -, traverse une période critique. Selon le ministre, «la toiture de leur couvent et un autre bâtiment avait été complètement détruite», mettant en péril ce lieu de vie et de spiritualité. «Ces structures, ces bâtiments étaient en train de tomber en ruine», a-t-il constaté lors de sa visite, soulignant l’urgence de la situation pour cette communauté religieuse implantée de longue date dans la région.
L’initiative de sauvetage de ce patrimoine est née d’une mobilisation citoyenne. L’ONG locale Angone Okiri a formulé une demande pressante aux autorités, alertant sur l’état de délabrement du couvent et la nécessité d’une intervention rapide. «Angone Okiri, qui est une association de la localité, nous a invités à regarder cette situation avec une dame de la localité aussi, qui est une collaboratrice du chef de l’État», a expliqué le ministre, décrivant la démarche collaborative qui a conduit à cette prise de conscience. Cette mobilisation témoigne de l’attachement des populations locales à ce lieu emblématique de leur histoire et de leur identité culturelle.
Un projet de réhabilitation via la responsabilité sociale des entreprises

© GabonReview
Face à cette situation, le ministre a annoncé une approche innovante pour financer la réhabilitation : le recours à la responsabilité sociale des entreprises (RSE). «Nous allons voir dans le cadre de la RSE de certaines structures, que j’ai déjà contactées, s’ils peuvent nous appuyer dans ce projet de réhabilitation des bâtiments des sœurs», a-t-il déclaré.
Cette méthode de financement illustre une nouvelle approche du gouvernement, associant le secteur privé à la préservation du patrimoine national par le biais de leurs obligations sociales.
Le projet de réhabilitation envisagé est ambitieux et couvre l’ensemble des infrastructures du couvent. Le ministre a détaillé les travaux prévus : «Changer la tuile, changer de plafond, réhabiliter l’économat, le dortoir des sœurs, bâtiment administratif, l’internat des filles». Cette rénovation globale vise à redonner vie à l’ensemble du complexe religieux et à assurer sa pérennité pour les décennies à venir.
Un patrimoine aux multiples dimensions historiques
Le couvent des sœurs de la Providence et de l’Immaculée Conception d’Angone occupe une place particulière dans l’histoire du Gabon. Fondé en 1929 par le Père Joseph Bouchaud sous l’impulsion de Mgr Tardy, surnommé «l’évêque des Fang», ce lieu s’est imposé comme un centre majeur de la vie religieuse et sociale du nord du pays.
L’implantation de cette mission catholique sur un terrain offert par des familles locales a marqué le début d’une œuvre durable qui a rayonné bien au-delà des frontières régionales. La construction d’une grande église cathédrale, fruit de l’engagement conjoint des missionnaires et des populations locales, témoigne de cette collaboration historique.
Au-delà de sa dimension spirituelle, le couvent d’Angone s’est illustré par son engagement multiforme auprès des populations. Les sœurs ont joué un rôle déterminant dans l’éducation, gérant des écoles, organisant des programmes d’alphabétisation et assurant la formation de jeunes filles.
Ce lieu de formation religieuse et sociale a contribué à façonner plusieurs générations du nord Gabon. Le ministre a souligné l’importance de préserver ce patrimoine : «Ce genre d’infrastructures ont besoin d’entretien. On ne peut pas les laisser mourir ainsi. Nous allons vous accompagner pour sa réhabilitation .»
Cette déclaration traduit une prise de conscience gouvernementale de la valeur patrimoniale et historique de ces lieux, au-delà de leur fonction religieuse.

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