Présentée comme un «moyen efficace pour la coopération judiciaire» face à la criminalité transfrontalière, l’extradition des prévenus, qui peut s’avérer complexe, voire impossible dans certaines circonstances, fait l’objet d’un atelier de formation ouvert ce lundi 18 août à Libreville. Le ministère de la Justice, en partenariat avec un institut universitaire italien, espère doter les magistrats du Gabon d’outils nécessaires pour leur permettre de maîtriser tous les rouages liés à cette procédure. 

Un moment de l’ouverture officielle de l’atelier de formation avec le représentant du ministre de la Justice (au milieu), le DG de l’ENM (à l’extrême droite) et le représentant de l’École supérieure Sainte-Anne de Pise. © GabonReview

 

À l’heure où la justice gabonaise entend régler ses comptes avec  les personnes vivant à l’étranger, mais qu’elle soupçonne de crimes divers, l’atelier de formation qui s’est ouvert à Libreville ce lundi tombe plutôt bien. Organisée grâce à l’appui technique et financier de l’École supérieure Sainte-Anne de Pise, en Italie, l’initiative du ministère de la Justice porte sur un thème pour le moins évocateur : «L’extradition, moyen efficace de la coopération judiciaire». Cet atelier dédié aux magistrats gabonais s’inscrit dans la dynamique du renforcement de leurs capacités institutionnelles et judiciaires en vue d’une meilleure coopération internationale dans la lutte contre la criminalité transnationale, indique le comité d’organisation.

«Au cours de ces assises, il sera question d’explorer les fondements juridiques, les mécanismes et les bonnes pratiques en matière d’extraction afin de doter nos magistrats d’outils nécessaires pour relever les défis liés à la coopération judiciaire internationale», précise Sidonie Flore Ouwé, directrice de la Formation continue à l’École nationale de la magistrature (ENM).

Rappeler le rôle du magistrat

Si le thème choisi pour cet atelier invoque «un sujet à la fois technique et sensible, mais fondamental», Pierre Ndong Aboghe, directeur général de l’ENM, ne cache pas que la formation vise plus loin : elle «dépasse largement le cadre académique et s’inscrit dans une perspective plus vaste, celle de la coopération judiciaire internationale, la préservation de l’État de droit et des droits fondamentaux».

«Nous savons que, dans un monde où la criminalité franchit les frontières plus facilement que jamais, l’efficacité de la justice dépend de notre capacité à collaborer au-delà de nos juridictions nationales. L’extradition, instrument majeur de cette coopération, exige de nous rigueur juridique, discernement, éthique et sens aigu de l’équilibre entre sécurité collective et garanties individuelles», a déclaré le DG de l’ENM pour qui cette formation est également l’occasion de rappeler aux magistrats leur rôle :

«La fonction du magistrat dans ce domaine n’est pas seulement d’appliquer les normes, mais aussi de veiller à ce que chaque procédure soit menée avec impartialité, humanité, respect scrupuleux des droits de la personne recherchée et sens de la justice.»

Durant cette formation prévue du 18 au 20 août 2025, les participants plancheront sur les textes internationaux parmi lesquels les conventions bilatérales et multilatérales.

 

 
GR
 

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