Croix-Rouge gabonaise : Le gouvernement annule l’élection resquillée de Tsakoura

Au Gabon où la Croix-Rouge (CRG) s’enlise chaque jour un peu plus dans un malaise né des agissements de la présidente intérimaire élue, «par resquille», à la tête de l’organisation alors qu’elle était entre les murs de la Direction générale des recherches (DGR), le gouvernement via le ministère des Affaires sociales a annulé, ce 11 août à travers un communiqué, l’Assemblée générale élective l’ayant élue.

Véronique Tsakoura lors de son installation. © D.R.
On croyait terminée la saga de la Croix-Rouge gabonaise (CRG) avec la décision du Conseil d’Etat prononcée en faveur de la présidente intérimaire Véronique Tsakoura s’étant fait élire présidente nationale le 7 août. Un rebondissement a cependant eu lieu ce 12 août avec l’intervention du gouvernement via le ministre des Affaires sociales, tutelle de la Société nationale de la Croix-Rouge gabonaise (SNCRG). A travers un communiqué daté du 9 août, Prisca Koho épse Nlend, ministre dudit département gouvernemental, regrette que le bureau intérimaire de la CRG présidé par Véronique Tsakoura, ait organisé une Assemblée générale (AG) élective malgré «les fermes recommandations du gouvernement de surseoir ces élections entachées d’innombrables irrégularités».
En effet, rappelle le ministre des Affaires sociales, afin de respecter les principes fondamentaux de la Croix-Rouge, le gouvernement avait invité la Fédération internationale à mettre en place un comité indépendant et neutre chargé de superviser le scrutin en toute transparence. La mise en place d’un organe tripartite devant organiser cette élection était donc attendue quand l’équipe de Véronique Tsakoura a décidé de poursuivre le processus électoral décrié et ayant accentué le malaise au sein de la CRG. «Le gouvernement constate pour le déplorer l’organisation précipitée de l’élection du président national de cette association par le Bureau intérimaire», a fait savoir le ministre des Affaires sociales revenant sur les causes du malaise prenant racine au sein de la CRG.

Le ministre des Affaires sociales ne reconnait pas l’AG élective de la CRG. © Gabonreview
Désapprobation du gouvernement
Considérant donc, les nombreuses irrégularités relevées tout au long du processus ; les nombreuses démissions des volontaires consécutives au processus électoral décrié ; le non-respect des recommandations gouvernementales pour garantir la transparence des élections ; l’absence des observateurs officiellement désignés par le Gouvernement ; l’absence des observateurs officiellement désignés par le mouvement International pour superviser lesdites élections ; la pleine implication du gouvernement à travers la mise à disposition des moyens matériels et financiers conséquents au profit de la CRG pour garantir son bon fonctionnement et considérant la nécessité d’éviter une nouvelle mise sous administration provisoire de la CRG, Prisca Koho Nlend a regretté «l’acharnement du Bureau intérimaire à poursuivre une démarche dénoncée par plusieurs volontaires et la déliquescence du climat qui s’en est suivi».
«Le gouvernement désapprouve les agissements du Bureau intérimaire de la SNCRG et ne reconnaît, par conséquent, pas les différents organes de gouvernance issus de cette Assemblée Générale», a-t-elle indiqué annulant de fait cette AG. De plus, a-t-elle prévenu, le gouvernement se réserve le droit de reconsidérer ses engagements au profit de la CRG jusqu’à ce que de nouvelles dispositions soient prises pour relancer le processus électoral, conformément à la vision partagée par le gouvernement et les responsables du mouvement international. Selon la ministre, le gouvernement tient à la mise en place d’un processus transparent pour la tenue de l’AG devant renouveler les instances de gouvernance de la CRG.
Bref rappel de certains faits
Par la voix de son avocat, Véronique Tsakoura, que plusieurs volontaires de la CRG taxent de «téméraire», avait accusé Prisca Koho Nlend d’immixtion du fait que celle-ci avait demandé de surseoir l’AG face au malaise. La concernée ne s’était pas exécuté mais avait dû surseoir l’AG après la décision des représentants de la fédération internationale de se retirer pour se présenter au Conseil d’Etat où un recours avait été introduit. Toujours par la voix de son avocat, elle affirmé que le ministère des Affaires n’était en aucun cas le ministère de tutelle de la CRG. Candidate unique au poste de présidente de la CRG, les 6 et 7 août, elle a organisé une AG ayant permis de l’élire alors qu’elle se trouvait dans les locaux de la Direction générale des recherches (DGR) pour des raisons qu’elle n’a toujours pas évoquées.
Remise en liberté le même jour (7 août) aux environs de 22h, elle s’est faite installée présidente de la CRG le dimanche 8 août au grand étonnement des volontaires et membres. Le 11 août, alors qu’elle avait reçu la notification du ministre des Affaires sociales et alors qu’aucune réunion du nouveau conseil ne s’était tenue, elle a mis fin aux fonctions du directeur général intérimaire de la CRG pour, temporairement, assurer elle-même les missions dévolues à la direction générale. Ce qui, une fois de plus, a suscité l’indignation des membres et volontaires. «Elle est avide de pouvoir», a d’ailleurs commenté l’un d’eux. La décision du ministère des Affaires sociales marquera-t-elle vraiment la fin du règne de Tsakoura ?

3 Commentaires
En période de crise sanitaire planétaire, les subventions internationales
pleuvent !
Les appétits des prédateurs décuplent !
ridicule
La CRG n’a pas des statuts et un règlement intérieur ?
N’a t’elle pas des dispositions en cas de violations de ces documents ?