De la précarité à la force collective : quand l’avenir des écailleurs de Lambaréné se réinvente

À l’initiative de l’association Équateur, les acteurs du secteur informel du Centre de pêche de Lambaréné se sont réunis pour donner une nouvelle impulsion à leurs activités. Objectif : structurer, valoriser et accompagner des activités essentielles souvent négligées, et bâtir des perspectives économiques solides pour les jeunes et les travailleurs du quotidien.

Les acteurs du secteur informel du Centre de pêche de Lambaréné se sont réunis pour donner une nouvelle impulsion à leurs activités. © D.R.
Reconnaître, structurer et accompagner. C’est autour de ces trois piliers visant à redonner souffle et dignité à des activités longtemps ignorées, mais pourtant essentielles à l’économie locale que, s’est tenue, le 26 avril 2025, une réunion au Centre de pêche de Lambaréné. Sous l’impulsion de Colette Amorissani, présidente de l’Association Équateur, les écailleurs, revendeurs et jeunes travailleurs du secteur informel ont pris part à un échange nourri visant à organiser et à valoriser leurs activités.

La présidente de l’Association Équateur, Colette Amorissani, et quelques écailleurs, revendeurs et jeunes travailleurs de Lambaréné. © D.R.
Face aux difficultés quotidiennes – précarité des équipements, manque d’accompagnement, absence de structuration – l’association Équateur entend impulser un véritable changement. «Notre ambition est de redonner une vraie place aux acteurs du secteur informel, qui font vivre le Centre de pêche au quotidien, mais qui sont encore trop souvent laissés de côté », a indiqué avec conviction Colette Amorissani devant une salle attentive.
Pendant plusieurs heures, les témoignages se sont succédés, dressant un constat sans appel : conditions de travail sommaires, outillage rudimentaire, absence de reconnaissance institutionnelle, précarité des revenus. Autant de défis auxquels l’association entend répondre de manière pragmatique.
Première avancée : la création prochaine d’une association professionnelle destinée à regrouper l’ensemble des écailleurs, revendeurs et autres travailleurs du Centre de pêche. Une structure qui permettra de mieux défendre leurs intérêts, de porter une voix collective et de bénéficier de programmes de soutien adaptés.
Deuxième priorité : l’amélioration des conditions matérielles. Le projet prévoit la dotation en équipements de qualité afin d’assurer la sécurité et l’efficacité du travail au quotidien, un besoin urgent exprimé par les nombreux jeunes présents.
Enfin, un fonds d’amorçage sera mis sur pied pour accompagner les initiatives de création ou de développement d’activités économiques. Une réponse concrète à l’un des principaux obstacles pointés par les travailleurs informels : l’accès aux financements de démarrage.
Au-delà des mesures annoncées, l’esprit de cette initiative est clair : faire émerger une force organisée à partir de ceux que l’on oublie trop souvent dans les politiques publiques. « Il est temps que nos écailleurs, nos revendeurs, nos jeunes qui s’investissent soient reconnus comme de véritables acteurs économiques essentiels », a insisté Colette Amorissani, appelant chacun à se mobiliser pour transformer la dynamique naissante en succès collectif.
Dans un contexte où l’économie informelle représente une part vitale de l’activité locale, l’engagement de l’Association Équateur résonne comme un appel à la justice économique et à la dignité professionnelle. À Lambaréné, les écailleurs et revendeurs n’entendent plus seulement survivre : ils revendiquent désormais leur place dans la construction de l’avenir.

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