Déguerpissements à Libreville : un Camerounais écroué pour outrage au chef de l’État et séjour irrégulier

Ressortissant camerounais de 55 ans, Alassane Tchana Bami a, le 13 juin, été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville pour outrage au président de la République et défaut de titre de séjour. L’homme avait tenu des propos jugés offensants envers le chef de l’État gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, dans le contexte tendu des opérations de déguerpissement menées dans la zone Plaine-Orety/Derrière l’Assemblée.

Alassane Tchana Bami a été placé sous mandat de dépôt, le 13 juin 2025. © D.R.
Installé au Gabon depuis deux décennies, l’homme s’était emporté à la suite de l’expulsion forcée des habitants du quartier Plaine-Orety, lui y compris, déclarant en privé, selon ses dires, que le président gabonais était «le plus grand sauvage de la planète». Des propos qui ont rapidement fuité et circulé sur les réseaux sociaux, suscitant l’indignation. Sur instruction du procureur de la République, Bruno Obiang Mve, Alassane Tchana Bami a été interpellé par les agents de la Direction générale des recherches (DGR) et présenté au parquet. Outre l’outrage au chef de l’État, il lui est également reproché de ne pas disposer de carte de séjour en règle.
Si des sources non officielles indiquent qu’il exercerait la profession d’enseignant de mathématiques dans un établissement privé de Libreville, l’affaire a pris une tournure diplomatique. La représentante du Cameroun au Gabon, l’ambassadrice Edith Félicie Noëlle Ondoua Atéba, a le 12 juin été reçue en audience par le ministre gabonais des Affaires étrangères, Michel Régis Onanga Ndiaye. La diplomate a vivement condamné les propos de son compatriote, les qualifiant de «comportement déviant, inadmissible, intolérable et inqualifiable».
«Les autorités camerounaises se désolidarisent de ce type de comportement qui ne reflète en rien l’esprit de fraternité et d’amitié entre nos deux pays», a-t-elle déclaré à l’issue de la rencontre. En attendant son procès, Alassane Tchana Bami devra désormais répondre de ses actes devant la justice gabonaise.

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