Détournements à la Goc : la défense exhorte la cour à «faire preuve de courage»

Estimant qu’il n’existe pas de preuves permettant de confondre de façon irréfutable leurs clients, les avocats de la défense exigent l’acquittement pur et simple de l’ancien ADG de Gabon Oil Company (Goc) et ses anciens collaborateurs, Jérémie Ayong et Geaurge Ndemegane. Pour eux, les infractions de détournement, de complicité de détournement de fonds publics et de blanchiment des capitaux ne sont pas constituées.

Des membres de la cour criminelle spécialisée, le 20 juillet 2022. © Gabonreview
Selon Me Anges Kevin Nzigou, aucun expert, aucun rapport d’audit effectué dans le cadre de l’affaire opposant Patrichi Tanasa, Jérémie Ayong et Geaurge Ndemegane au ministère public et à l’agence judiciaire de l’État n’a pu établir qu’il y a eu détournement de fonds à la Goc entre mai et novembre 2019. L’avocat de l’ancien ADG de la Goc affirme d’ailleurs que la partie, bien qu’en requérant le remboursement de la somme de 20 milliards de FCFA, a été incapable de donner exactement le montant de l’argent supposément détournés.
«Parce que cette information ne figure nulle part dans les rapports d’audit ou les PV d’auditions issus de l’instruction», explique-t-il. Aussi, comme ses confrères, hormis l’un d’eux ayant estimé ne pas pouvoir défendre son client en 30 minutes seulement, Me Nzigou requiert l’acquittement pur et simple des accusés.
«Vous porterez les habits qui vous sied : soit des habits de l’honneur, soit des habits du déshonneur pour la justice gabonaise», s’est-il adressé au président de la cour criminelle spécialisée.
Pour sa part, regrettant à nouveau l’absence à la barre des experts et d’autres témoins qui auraient permis, selon lui, de « faire éclater la vérité« , Me Henri Gey exhorte la cour à « faire preuve de courage » en déclarant non coupable les accusés, et particulièrement Patrichi Tanasa. Il demande par ailleurs à la cour de tenir compte de la non-rétroactivité de la loi pénale en ce qui concerne les suspicions de blanchiment des capitaux. La loi y relative, explique-t-il, est postérieure au crime qui est reproché à l’ancien patron de la Goc.

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