Disparition d’un garçon de 9 ans à Mifouma : le principal suspect décède sous les coups des populations

Bilal, 9 ans, disparu depuis le 19 juin dernier au village Mifouma, dans la province de l’Ogooué-Maritime, n’a toujours pas été retrouvé. Ruffin Nkoma, chef de regroupement de Moulangou Vallé, présenté comme le principal suspect dans le cadre de cette disparition, est décédé vendredi après avoir été violemment pris à partie par les populations. Un décès qui ne facilite pas le travail des enquêteurs, dont certains s’occupent désormais de retrouver les personnes ayant participé à la vindicte populaire.

Ruffin Nkoma a trouvé la mort sur le chemin de Port-Gentil. © D.R.
Ruffin Nkoma est mort, alors qu’il était transporté de toute urgence vers l’hôpital régional de Port-Gentil, le vendredi 27 juin. Quelques heures plus tôt, le chef de regroupement de Moulangou Vallé, présenté comme le principal suspect dans le cadre de la disparition de Bilal, avait fait l’objet de violences graves de la part d’une partie de la population du village Mifouma, dans la localité de Ndoungou (département de l’Etimboué). L’intervention des forces de l’ordre et les dénégations de l’infortuné n’y ont rien fait. Il avait d’ores et déjà été désigné coupable peu après la disparition du jeune compatriote.
Seulement, le décès de Rufin Nkoma complique un peu plus le travail des enquêteurs. D’autant que, selon Rodrigue Ondo Nfoumou, procureur de la République près le tribunal de première instance de Port-Gentil, le garçon de 9 ans n’a toujours pas été retrouvé. «Toutes les ressources judiciaires et de sécurité sont mobilisées pour faire la lumière sur cette disparition préoccupante», a déclaré le magistrat le week-end écoulé, invitant les populations «au calme, à la responsabilité collective et à la pleine coopération afin que la vérité soit établie».

Rodrigue Ondo Nfoumou, procureur de la République près le tribunal de première instance de Port-Gentil. © Capture d’écran/OMI
Parallèlement aux investigations liées à la disparition du jeune Bilal, le parquet annonce avoir ouvert une enquête judiciaire «en vue d’identifier les auteurs et instigateurs éventuels des actes de violence perpétrés à l’encontre d’un compatriote». Le procureur de la République, qui n’a pas manqué de présenter les condoléances du parquet à la famille du défunt chef de regroupement, rappelle que «nul ne doit être victime de violence ou de représailles, même en situation de suspicion. Seule la justice est compétente pour établir les responsabilités dans le respect des droits fondamentaux de chacun».
Garant du respect de la loi et des principes de l’État de droit dans la capitale économique du Gabon, Rodrigue Ondo Nfoumou a tenu à mettre en garde contre les dérives tendant à se faire justice soi-même dans cette partie du pays.

0 commentaire
Soyez le premier à commenter.