Le ministère public de la Confédération suisse vient définitivement de clore l’enquête visant l’homme d’affaires franco-italien Guido Santullo et ses activités au Gabon. Malgré la détection de flux financiers douteux de près de 730 millions de francs suisses, les soupçons de corruption n’ont pu être confirmés. Cette décision intervient après le retrait de la plainte gabonaise suite au coup d’État d’août 2023.

Le long feuilleton judiciaire autour des activités de Guido Santullo au Gabon trouve son épilogue en Suisse. Le ministère public de la Confédération (MPC) a définitivement classé l’enquête portant sur les agissements de l’homme d’affaires franco-italien décédé en 2018. © D.R.

 

Le long feuilleton judiciaire autour des activités de Guido Santullo au Gabon trouve son épilogue en Suisse. Selon le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS) du ministère public de Genève, cité par gothamcity.ch, le ministère public de la Confédération (MPC) a définitivement classé le 20 août 2025 l’enquête portant sur les agissements de l’homme d’affaires franco-italien décédé en 2018.

Cette enquête, lancée suite à une plainte déposée par le Gabon auprès des autorités genevoises, visait des accusations de corruption active et de blanchiment d’argent impliquant Guido Santullo et son empire de construction publique Sericom. Les investigations avaient entraîné le gel de plusieurs comptes bancaires et permis à la justice suisse de réunir des preuves évoquant des flux financiers de près de 730 millions de francs suisses liés aux affaires litigieuses.

Des soupçons non confirmés malgré les indices

Bien que des flux financiers douteux aient été détectés au cours de l’enquête, les autorités suisses n’ont pas réussi à confirmer formellement les soupçons de corruption. Cette situation illustre la complexité des dossiers de corruption internationale, où la réunion de preuves suffisantes pour engager des poursuites se heurte souvent aux défis de la coopération judiciaire et de la reconstitution des circuits financiers.

Le dossier concernait notamment des contrats de gré à gré conclus entre le groupe Santullo Sericom et l’État gabonais, suscitant des questionnements sur leur validité et les conditions de leur obtention. Ces contentieux avaient généré de nombreuses tensions politiques et judiciaires au Gabon, avec des refus de paiement de certaines dettes réclamées par le groupe et la contestation de biens immobiliers.

Un contexte politique gabonais déterminant

La clôture de cette enquête intervient dans un contexte particulier. Suite au coup d’État d’août 2023 au Gabon, la République gabonaise a retiré sa plainte en Suisse et signé un accord avec Sericom, modifiant fondamentalement les données du dossier. Cette évolution politique a probablement pesé dans la décision du Ministère public suisse de ne plus poursuivre les investigations.

Cette fermeture définitive marque un tournant majeur dans ce litige complexe qui aura duré plusieurs années. Elle signifie concrètement que la justice helvétique ne mènera plus d’enquêtes concernant ce cas, mettant fin au gel des comptes bancaires et aux procédures pénales suisses liées aux activités de l’homme d’affaires au Gabon.

 
GR
 

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