Droit du travail dans le secteur pétrolier : l’ONEP interpelle le gouvernement sur fond de grève imminente

Dans une lettre officielle adressée aux ministres du Pétrole ainsi qu’à celui du Travail et du Dialogue social, l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) tire la sonnette d’alarme sur une situation sociale jugée explosive dans le secteur pétrolier gabonais. L’organisation, qui déplore le mutisme et l’inaction des autorités au sujet des attentes des travailleurs, envisage d’ores et déjà une «grève imminente» si des «actions urgentes» ne sont pas posées.

Les employés du pétrole pourraient bientôt lancer une grève si le gouvernement ne répond pas à leurs attentes. © GabonReview
L’ONEP, par l’entremise de son secrétaire national, Lambert Mbolo Oye, a écrit le 5 septembre 2025 au ministre du Pétrole et du Gaz ainsi qu’à celui du Travail, du Plein emploi et du Dialogue social pour leur faire part du risque de «grève imminente» dans le secteur pétrolier. L’organisation, qui dénonce l’inaction des autorités face aux violations répétées du droit du travail par les opérateurs pétroliers, appelle à des «actions urgentes».
La lettre s’appuie sur l’allocution du président de la République, prononcée le 29 août dernier à l’occasion de la Journée nationale de la Libération. Le chef de l’État y appelait à «la stricte application des textes en matière de droit du travail», insistant sur le respect des conventions internationales et de la Constitution, notamment l’article 17 garantissant la protection des étrangers en situation régulière.
Pour l’ONEP, cette déclaration présidentielle doit se traduire par des actes concrets. L’organisation syndicale exhorte à cet effet les ministres concernés à prendre des mesures urgentes, faute de quoi ils seraient tenus pour responsables des conséquences d’un mouvement de grève dans un secteur stratégique pour l’économie nationale. Elle regrette la poursuite des violations multiples et persistantes qui ont pourtant été signalées à la Commission pour le dialogue social dans le secteur des hydrocarbures dès dernier, sans qu’aucune réponse ait été apportée à ce jour.
Pour éviter un débrayage préjudiciable, l’ONEP appelle à une rencontre immédiate avec les ministres concernés afin d’éviter une paralysie du secteur pétrolier. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, sommé de passer des paroles aux actes pour préserver la paix sociale et garantir le respect du droit du travail. En attendant, la tension sociale ne cesse de croître, notamment dans la province de l’Ogooué-Maritime, où se concentrent les sièges des principales entreprises pétrolières, à en croire l’organisation.

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