Du pavillon gabonais à la Ticad 9 : Osaka, tremplin d’un partenariat renforcé entre le Gabon et le Japon

En marge de l’Exposition universelle d’Osaka, la délégation conduite par Alexandre Barro Chambrier a transformé le pavillon gabonais en vitrine d’opportunités. Objectif : séduire les investisseurs japonais et sceller des partenariats stratégiques pour soutenir la transformation structurelle du pays.

Du 23 au 30 juillet 2025, durant une semaine d’intense activité diplomatique et économique à Osaka, le pavillon gabonais a servi de plateforme pour promouvoir les opportunités d’investissement dans les secteurs prioritaires du pays. © D.R.
Du 23 au 30 juillet 2025, durant une semaine d’intense activité diplomatique et économique à Osaka, le pavillon gabonais a servi de plateforme pour promouvoir les opportunités d’investissement dans les secteurs prioritaires du pays. Sous le thème « Notre forêt, moteur universel qui sauve des vies », l’espace d’exposition a conjugué messages environnementaux et propositions économiques concrètes.
La conférence « À la découverte du Gabon et de ses opportunités », organisée en partenariat avec JETRO et l’ANPI, a constitué le temps fort de cette semaine économique. Alexandre Barro Chambrier y a détaillé les secteurs dans lesquels le Gabon attire un intérêt croissant des entreprises japonaises : infrastructures, énergie, mines, habitat et agriculture. « Il s’agissait de vendre la destination Gabon et nous avons d’ores et déjà obtenu des engagements d’opérateurs prêts à investir », a-t-il déclaré.
Les panels thématiques ont mis l’accent sur les domaines sous-exploités où le Gabon souhaite développer sa capacité de transformation locale. L’économie forestière, l’agro-industrie, les énergies renouvelables et l’exploitation minière ont fait l’objet d’échanges approfondis. Les rencontres B to B et B to G ont permis d’explorer concrètement les possibilités de partenariat dans l’écotourisme, la gestion durable des ressources halieutiques et la transformation des matières premières. La présence d’organismes japonais tels que JICA et JETRO a confirmé l’intérêt du Japon pour ces secteurs émergents.
Des partenariats stratégiques pour diversifier l’économie

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Cette intense activité diplomatique et économique a débouché sur plusieurs engagements concrets. Un protocole d’entente signé avec l’AFRECO ouvre la voie à des projets dans les infrastructures, la protection de l’environnement, la pêche et les énergies renouvelables. Parallèlement, un accord avec Asia Minerals Limited (AML) prévoit une mission exploratoire à Libreville concernant un projet industriel dans le manganèse.
La coopération avec JICA s’est également intensifiée, avec des engagements pour financer des infrastructures stratégiques : le barrage de Booué, la voie ferrée Bélinga-Mayumba, le port en eau profonde de Mayumba et la modernisation des ports de pêche.
Le manganèse, pivot d’une vision industrielle intégrée
Le 4 août, Alexandre Barro Chambrier a reçu l’ambassadeur japonais Shuji Noguchi accompagné du président d’AML Holdings pour discuter d’un projet industriel de transformation locale du manganèse. Cette rencontre s’inscrit dans la stratégie gouvernementale d’interdiction de l’exportation brute de manganèse dès 2029, conformément à la volonté présidentielle de rompre avec le modèle extractiviste.
« Cette orientation vise à créer des milliers d’emplois et à renforcer la souveraineté économique du Gabon », ont rappelé les autorités. L’ambassadeur Noguchi a salué cette collaboration, soulignant les avantages mutuels et exprimant l’espoir que les discussions se traduisent par des résultats concrets.
Cette stratégie économique s’inscrit dans la vision portée par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema : orienter le Gabon vers un développement industriel intégré, créateur de valeur ajoutée sur le territoire et de chaînes de production compétitives. Une coordination interministérielle impliquant l’Énergie, les Mines, l’Industrie et les Transports a été mise en place pour assurer l’intégration de chaque projet dans une dynamique globale.
La semaine d’Osaka marque ainsi une étape décisive dans la transformation de la diplomatie gabonaise en outil de développement économique, dont les résultats devraient se mesurer lors de la TICAD 9 de Yokohama et dans la concrétisation des partenariats noués avec les acteurs japonais.

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