Le Café des ambassadeurs organisé dans le cadre du projet eGabon-SIS s’est achevé le 4 juillet dans le Grand Libreville. Cet événement a rappelé aux ambassadeurs leur rôle central : promouvoir la digitalisation du système d’information de santé, faciliter la compréhension du projet au sein de leurs administrations et structures sanitaires, et porter ce message au-delà des sites pilotes. Pour l’heure, dix structures sanitaires de Libreville sont déjà concernées.

Instantané du Café des ambassadeurs. © GabonReview

 

Organisé dans le cadre du projet eGabon-SIS soutenu par la Banque mondiale, le Café des ambassadeurs est un séminaire de haut niveau consacré à la transformation numérique du système de santé gabonais. Ce rendez-vous stratégique permet de faire le point sur l’avancement du projet dans les structures pilotes, d’évaluer le suivi médical des patients, et d’envisager l’extension du dispositif à d’autres établissements du pays.

Les «ambassadeurs» (professionnels de santé engagés dans cette dynamique) jouent un rôle clé en assurant la transmission des bonnes pratiques, en renforçant la collaboration au sein du réseau et en garantissant l’équité d’accès aux soins grâce au numérique. Le ministre de la Santé a salué leur contribution essentielle à la réussite et à la pérennité de cette réforme.

Au cours du Café des ambassadeurs organisé dans le Grand Libreville, la stratégie de conduite du changement leur a été présentée. Objectif : favoriser l’adhésion des utilisateurs à ce système innovant et les accompagner dans cette transition. «La phase de déploiement a commencé depuis février 2024 et se poursuit conformément au calendrier, sauf changement des gouvernants jusqu’en août 2025», a déclaré Miriam Corine Ondjani, la responsable de la conduite du changement. «Le projet eGabon-SIS est un projet de conduite du changement parce que ce sont les hommes qui doivent changer leurs habitudes», a-t-elle expliqué.

Ce, tout en rappelant que l’enjeu majeur est d’amener les professionnels de santé à intégrer les outils numériques dans leur pratique quotidienne. «Et c’est quelque chose de nouveau. Il faut accompagner cet événement numérique dans la pratique médicale pour que les professionnels de santé se l’approprient et l’utilisent au quotidien», a-t-elle ajouté, soulignant qu’il s’agit avant tout de mieux prendre en charge les patients et de faciliter le transfert d’informations via la digitalisation du système de santé.

Disposer de l’Internet partout

Alors que le projet ambitionne de s’étendre à l’ensemble des structures hospitalières du pays, un défi technique reste crucial : la qualité de la connexion internet.

«Le premier blocage qu’on pourrait avoir, parce que nous sommes à l’ère du numérique, c’est l’Internet. Il faut disposer de l’Internet partout, en tout temps, en tout lieu, au moment opportun, pour pouvoir faire un dépistage d’abord, car tout commence par le dépistage», a alerté Fatou, une sage-femme échographiste et ambassadrice du projet. Alors que le déploiement devrait prochainement s’étendre au nord de Libreville, notamment au Cap, où il n’existe qu’un dispensaire, la sage-femme a insisté sur l’importance de la télémédecine portée par le projet eGabon-SIS.

«Là où nous n’avons pas de médecins, nous avons déjà des sages-femmes, des infirmiers bien formés. Nous pouvons, au travers de la télémédecine, faire appel à des experts dans les hôpitaux universitaires pour poser des diagnostics et aider ce personnel de santé, souvent démuni, à prendre des décisions importantes pour sauver des vies», a-t-elle affirmé. «Parce qu’il est question de sauver des vies, de faire diminuer la mortalité maternelle et néonatale au Gabon. Et ça, nous allons nous y atteler», a-t-elle assuré. L’objectif à court terme est clair : faire entrer durablement le système de santé gabonais dans l’ère numérique.

«Le but à atteindre d’ici un ou deux ans, c’est que l’hôpital fonctionne sans papier. On va être dans l’ère numérique à 100 %, (…) et nos données sanitaires seront sécurisées. Même si on se déplace d’une ville à l’autre, on pourra retrouver nos données archivées en lieu sûr», a expliqué le Dr Jean D. Kouya, médecin épidémiologiste, également ambassadeur et membre de l’équipe projet eGabon-SIS.

 
GR
 

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