eGabon-SIS : un Centre national de l’information sanitaire en gestation

Le Gabon franchit une nouvelle étape vers la modernisation de son système de santé. Du 16 au 21 juin 2025, un atelier d’actualisation du cadre organique des structures de gouvernance du Système d’information de santé (SIS) s’est tenu dans le Grand-Libreville. Objectif : préparer la mise en place du Centre national de l’information sanitaire (CNIS), une structure centrale du projet eGabon-SIS. À l’issue des travaux, deux projets de textes ont été validés, accompagnés d’une liste de profils et fiches de poste pour les futurs animateurs du CNIS.

Photo de famille à l’issue de l’atelier le 21 juin. © GabonReview
Dans le pays où le gouvernement fonde son nouveau plan de développement économique sur des stratégies sectorielles fortes, l’économie numérique est identifiée comme un levier de croissance, et la santé comme un secteur prioritaire à transformer par les technologies de l’information et de la communication (TIC). C’est dans cette logique qu’a émergé le projet eGabon, soutenu dès son origine par des partenaires techniques et financiers. Le document d’avant-projet (PAD) prévoyait la création d’une Commission nationale de l’information sanitaire, responsable de la gouvernance des données de santé, de la gestion des normes, de la maintenance du système d’information.
Mais aussi, du fonctionnement du service d’assistance (help desk). Ce dispositif est considéré comme essentiel à la pérennisation des acquis du projet. Selon Helley Ondo Paul Brice, juriste consultant ayant participé aux travaux, «cet atelier vient après trois précédents ateliers et répond à la commande du projet et de ses partenaires : établir un cadre de gouvernance adapté au nouveau SIS en cours de déploiement». L’atelier a permis de finaliser des travaux entamés il y a plusieurs années, en intégrant les évolutions du projet et les nouvelles orientations du gouvernement.
Un cadre actualisé pour des enjeux renouvelés
Sur le plan institutionnel, deux niveaux de gouvernance ont été retenus. D’abord, un organe délibérant sous forme de conseil, chargé du pilotage stratégique du système. Ensuite, une structure de gestion opérationnelle, conçue comme un service central doté d’une autonomie de gestion, distinct de la direction générale du ministère de la Santé. «Il y avait au départ, trois projets de texte qui sont devenus deux parce que le troisième projet a été intégré dans l’un des deux autres pour des raisons techniques», a-t-il fait savoir. «Six jours de travaux nous ont permis d’actualiser les textes que nous allons désormais soumettre aux circuits de validation parlementaire», a déclaré Emmanuel Assoumou Nka, le coordonnateur du projet eGabon-SIS.
Le premier texte porte sur l’organisation stratégique du système, tandis que le second encadre la gestion opérationnelle : collecte, traitement et diffusion des données de santé au niveau national. «Ces deux textes vont permettre de sécuriser juridiquement notre système d’information sanitaire dans un contexte nouveau», précise-t-il. Au-delà de la dimension technique, il s’agissait également de la question cruciale de la protection des données, face à la prolifération de fausses informations sur les réseaux sociaux. Pour Emmanuel Assoumou Nka, «chaque acteur du système doit être protégé et capable de bien gérer les informations».
La mise en place du CNIS s’annonce donc comme une étape déterminante dans la transformation numérique du secteur de la santé au Gabon. Reste désormais à suivre la validation institutionnelle des textes et la montée en charge progressive de cette nouvelle entité, au cœur du dispositif eGabon-SIS.

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