«Les femmes gabonaises sont prêtes à entreprendre, soutenons-les». Dans une lettre adressée à la ministre de l’Entrepreneuriat, Chaning Zenaba Gninga, Christine Soro, de Digiewomen school, partage son expérience de terrain et propose des mesures concrètes pour soutenir les femmes entrepreneures au Gabon. Elle plaide pour un engagement plus structuré de l’État en faveur de l’autonomisation économique féminine.

Christine Baguela épouse Soro, CEO de Digiewomen School. © D.R.

 

C’est depuis Oyem, en pleine immersion dans le programme GT Lab de Moov Africa 2025, que l’entrepreneure et militante Christine Soro s’est adressée à la ministre de l’Entrepreneuriat, du Commerce et des PMI-PME, Chaning Zenaba Gninga. Une lettre dans laquelle elle partage son expérience de terrain et formule des propositions pour renforcer l’entrepreneuriat féminin au Gabon et hommage à une femme politique qui incarne, selon elle, un véritable espoir pour l’autonomisation économique des femmes au Gabon. Conférencière internationale, auteure, lauréate de plusieurs prix internationaux et membre de réseaux influents comme “Osons Entreprendre”, Christine Baguela épouse Soro, est la fondatrice de Digiewomen school.

Former pour transformer

Elle a formé plus de 5 000 femmes au Gabon et en Côte d’Ivoire aux métiers du digital et de l’entrepreneuriat. Son établissement, partenaire technique officiel du programme GT Lab, œuvre quotidiennement à l’éveil entrepreneurial des jeunes, en particulier des femmes issues de milieux défavorisés. Selon elle, ces formations redonnent confiance à des femmes qui se découvrent capables d’entreprendre. «Ici, nous ne transmettons pas seulement des compétences. Nous formons des destins. Nous redonnons espoir à des jeunes qui n’y croyaient plus», écrit-elle soulignant que 60 % des bénéficiaires de Digiewomen School sont des femmes, souvent reléguées aux marges de la société, qui découvrent qu’elles aussi peuvent créer, innover, exister par elles-mêmes.

Dans sa lettre, Christine Soro dresse un état des lieux des freins rencontrés par les femmes entrepreneures : difficulté d’accès au financement, manque de mentorat, isolement, pressions sociales, pratiques excluantes. Selon ses mots, «invitations à renoncer à ses valeurs pour accéder à certaines opportunités». Un environnement qui rend l’entrepreneuriat féminin au Gabon aussi courageux que fragile soulignant la nécessité de structurer un accompagnement plus solide. Elle propose donc des solutions concrètes. Cinq pistes d’action qu’elle soumet à la ministre Gninga.

Cinq propositions concrètes

Notamment, la création d’un fonds dédié aux femmes entrepreneures, accessible et transparent ; la reconnaissance des structures formatrices de proximité, comme Digiewomen School ; un programme national de mentorat féminin pour faire circuler l’expérience et inspirer la relève ; un label de valorisation des entrepreneures éthiques et résilientes ; un cadre de protection contre les pratiques indignes freinant l’émergence des femmes compétentes. Plus encore, l’ancienne lauréate du Sommet Afrique-France et du Hub Africa souligne que «le vrai combat sera celui des mentalités».

Selon elle, le principal obstacle à l’essor entrepreneurial reste culturel : la peur du risque, le rejet de l’effort, et la confusion entre réussite et passe-droits. Elle appelle à un changement profond du «mindset national», que la ministre peut, selon elle, impulser. Félicitant Chaning Zenaba Gninga pour avoir été la seule femme candidate à la dernière présidentielle Christine Soro conclut sa lettre sur une note de solidarité et d’engagement. «Madame la ministre, vous n’êtes pas seule. Derrière vous, il y a des milliers de femmes et d’hommes prêts à bâtir un Gabon nouveau, compétitif, solidaire et humain. Nous sommes là. Prêtes à collaborer. Prêtes à bâtir. Prêtes à transformer», écrit-elle.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Evariste dit :

    Arrêtez de prôner la discrimination.
    La bceg a été créée, les femmes y sont bienvenues.
    Des places ont été réservées pour la sélection dans Taxi Gab à des femmes

    Vous voulez quoi encore ?

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