Étude nationale prospective Gabon 2050 : Un cap pour l’avenir remis à Raymond Ndong Sima

Près de 30 ans après la première étude prospective menée en 1996, le Gabon s’engage dans une nouvelle démarche de planification stratégique avec le lancement de l’Étude nationale prospective Gabon 2050. Le rapport final a été officiellement présenté le 29 avril à Libreville, lors d’un atelier de restitution au cours duquel le vice-premier ministre, Alexandre Barro Chambrier, a remis le document de synthèse au Premier ministre, Raymond Ndong Sima.

Raymond Ndong Sima et Alexandre Barro Chambrier posant après la restitution du rapport, le 29 avril 2025. © D.R.
Le Gabon s’est engagé dans une nouvelle démarche de projection à long terme avec l’Étude nationale prospective Gabon 2050, officiellement restituée le 29 avril à Libreville. Lors d’un atelier dédié, le vice-premier ministre Alexandre Barro Chambrier a remis au Premier ministre Raymond Ndong Sima le document de synthèse, qualifié par ce dernier de «document d’orientation et de référence pour dessiner une trajectoire qui permette (au Gabon) de regarder l’avenir en réduisant ses incertitudes». Cette nouvelle étude, initiée le 30 octobre 2024, repose sur un large processus de concertation comprenant des enquêtes menées à la fois sur le terrain et en ligne.
58 variables stratégiques pour orienter les politiques publiques
Les travaux ont permis de recenser les huit aspirations profondes du peuple gabonais, notamment l’accès à l’eau potable, l’énergie, l’amélioration de la qualité de l’éducation, le système de santé, la sécurité alimentaire, la création d’emplois décents, le développement des infrastructures routières fiables ainsi que l’accès au logement digne. L’analyse prospective du système Gabon a mis en évidence 58 variables stratégiques influençant l’avenir du pays. Celles-ci couvrent des domaines clés tels que la gouvernance, la corruption, la géopolitique, la démographie, le climat des affaires, l’exploitation pétrolière, le numérique, la santé, le capital humain et l’environnement.
Si l’enjeu est de mieux comprendre et maîtriser ces variables pour orienter efficacement les politiques publiques, l’étude identifie également 19 acteurs clés ayant un impact significatif sur le système gabonais, parmi lesquels figurent des puissances comme la Chine et la France, mais aussi des entités nationales telles que la jeunesse, les multinationales, le système judiciaire, la société civile ou encore les forces de sécurité. Selon le Premier ministre, ce jeu d’acteurs «a révélé que la vitalité du Gabon dépendra de la capacité de l’État à renforcer ses alliances internes externes et à mobiliser pleinement son capital humain, les jeunes, les femmes, les secteurs sociaux et le secteur privé national».
«La marche gracieuse de la Panthère noire»

Photo de famille et instantanés de l’atelier, le 29 avril 2025. D.R.
Trois scénarios ont été dégagés. Le premier, baptisé «la marée noire», représente une trajectoire pessimiste et marquée par le déclin qu’il convient d’éviter. Le second, «la coupe de l’Okoumé-roi», illustre une évolution lente où les progrès sont partiels et les défis persistants. Le troisième, «la marche gracieuse de la Panthère noire», se veut plus ambitieux et optimiste, dessinant l’image d’un Gabon prospère, stable, inclusif, protecteur de son environnement et influent à l’échelle régionale et internationale. Ce scénario idéal constitue la base de la vision Gabon 2050.
Il s’articule autour de cinq ambitions majeures : faire du pays un modèle économique fondé sur la production et la prospérité partagée ; instaurer une gouvernance exemplaire ; renforcer le rayonnement régional et international du Gabon ; devenir une référence en matière de préservation de la biodiversité ; et garantir un développement humain durable et inclusif. Une étude à travers laquelle le Gabon affirme sa volonté de prendre en main son avenir, de planifier à long terme et d’inscrire son développement dans une trajectoire cohérente, construite avec et pour sa population.

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