Ce samedi 20 septembre 2025, la prison centrale de Tchibanga a été le théâtre d’une évasion spectaculaire. Une dizaine de détenus se sont échappés, provoquant une onde de choc dans le pays. Si trois fugitifs ont été rapidement repris, les autres restent introuvables, alimentant l’inquiétude des populations et de la société civile, dont l’association SOS Prisonniers Gabon pour qui cette évasion, bien plus qu’une simple infraction, est «le symptôme d’un système pénitentiaire à bout de souffle».

Le portail de la prison centrale de Tchibanga. © D.R.

 

Selon les témoignages des agents de la Sécurité pénitentiaire en poste sur place, l’évasion survenue le week-end dernier à la prison centrale de Tchibanga (Nyanga) s’est accompagnée d’actes de violence : trois gardiens ont été pris en otage, ligotés et agressés. Secourus à temps, ils ont été conduits à l’infirmerie avec de multiples hématomes. Leur état de santé est jugé stable à ce jour. Il n’en demeure pas moins que l’évènement a alimenté l’inquiétude des populations et de la société civile, au point que l’association SOS Prisonniers Gabon (SPG) a dû réagir avec fermeté. Dans un communiqué, mardi 23 septembre 2025, l’organisation présidée par Lionel Ella Engonga a condamné cet incident, tout en soulignant que celui-ci est révélateur d’un malaise plus profond : celui d’un système pénitentiaire en crise. 

Pour l’association, cette évasion n’est pas un fait isolé, mais «le symptôme d’un système pénitentiaire à bout de souffle». SPG pointe du doigt la surpopulation carcérale, la vétusté des infrastructures et le manque de moyens pour le personnel, qui rendent les prisons vulnérables à ce type d’incidents.

Un appel à la réforme

Au-delà des murs, SOS Prisonniers Gabon évoque une réalité plus sombre : celle des détenus «laissés à l’abandon, dont l’état psychologique se dégrade après des années sans jugement ou qui se sentent victimes d’un système judiciaire qui cumule des peines sans fondement juridique».

L’association lance un appel pressant aux autorités gabonaises : «Cet incident doit être un signal d’alarme. Il est temps de réformer en profondeur le système pénitentiaire et judiciaire, pour garantir des conditions de détention dignes et une justice équitable pour tous.»

Elle dénonce également les transferts de détenus vers les prisons de l’intérieur du pays, estimant que ceux-ci «violent la loi et compromettent la sécurité des détenus», les établissements hors de Libreville n’étant pas équipés de manière adéquate.

 
GR
 

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