Eyué Bekale recluse : Bilie-By-Nze appelle au respect du droit, dénonce une « justice politisée et instrumentalisée »

La situation de l’avocate de la famille Bongo, Me Gisèle Eyué Bekale, inquiète davantage notamment l’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze. Parce qu’elle est recluse depuis plus de vingt-quatre (24) heures dans son cabinet, encerclée par les agents de la Direction générale des recherches (DGR) ou de la Direction générale des services spéciaux (DGSS), l’ex-locataire de l’immeuble du 2-Décembre a appelé, ce mercredi 9 juillet, à la responsabilité, au ressaisissement, au respect des procédures. « Qu’on cesse d’instrumentaliser la justice pour des règlements de compte », a-t-il déclaré.

L’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, le 9 juillet 2025, sur le perron de l’immeuble abritant le Cabinet Me Eyué Bekale. © GabonReview
À la mi-journée de ce mercredi 9 juillet, l’avocate Me Gisèle Eyué Bekale était encore recluse dans ses bureaux par crainte d’une interpellation «en violation des procédures». Au regard de la situation, comme il l’a récemment fait en allant s’enquérir de la situation des déguerpis de Plaine-Orety et de Derrière l’Assemblée nationale, l’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a dénoncé, ce mercredi 9 juillet, une « justice est politisée et instrumentalisée », compromettant l’état de droit et le respect des procédures judiciaires. Il a appelé les autorités à la responsabilité pour garantir une justice libre.
«La politique ne doit pas influer dans le champ de la justice et vice-versa»
Rendu au siège du Cabinet Me Eyué Bekale, cet après-midi, l’ex-chef du gouvernement, aujourd’hui résolument ancré dans l’opposition et président d’une formation politique, n’a pas digéré la situation dans laquelle se trouve l’avocate. «Nous avons pensé qu’avec le retour annoncé à l’ordre constitutionnel, nous sortions de l’Etat d’exception et qu’on entrait dans le respect de l’Etat de droit et des procédures. Or, depuis quelques jours, nous constatons deux phénomènes : d’abord, une politisation à outrance de la justice et une judiciarisation de la politique». Pour lui, «la politique ne doit pas influer dans le champ de la justice et vice-versa», a-t-il déclaré sur le perron de l’immeuble abritant les services du cabinet Eyué.
Bilie-By-Nze estime qu’avec les derniers événements, et particulièrement avec ce qui arrive à Me Eyué, la situation est à dénoncer. Ayant rencontré l’avocate, le président d’Ensemble pour le Gabon (EPG) indique qu’«elle a dû passer la nuit dans ses bureaux parce que quatre gendarmes ont fait éruption dans ses locaux, en violation totale de la loi et des procédures en la matière, pendant que trois autres attendaient sur le parking afin de mettre la main sur elle».
«Pour quelles raisons ? Rien ne lui a été indiqué», note-t-il, rappelant que l’Etat de droit, c’est le respect de la loi, le respect des procédures, et que la première victime de cette judiciarisation, «c’est malheureusement la justice». Pour lui, «l’instrumentalisation de la justice par la politique» aboutit nécessairement à son «affaiblissement, à son affaissement». En raison de quoi il souligne que «ceux qui détiennent le pouvoir doivent avoir la tête froide».
Rappeler à l’ordre les uns et les autres, et ramener le calme dans le pays

© GabonReview
Eu égard à ce qui précède, l’ancien Premier ministre appelle à la responsabilité, au ressaisissement, au respect des procédures. Il interpelle particulièrement les tenants actuels du pouvoir : «n’allons pas dans des dérives inutiles. Notre pays a besoin de sérénité. Que la justice soit libre et indépendante pour mener ses enquêtes et prononcer ses jugements en toute impartialité, en toute liberté».
Alain-Claude Bilie-By-Nze souhaite qu’«on cesse d’instrumentaliser la justice pour des règlements de compte». «Ce n’est pas l’objet de la justice», a-t-il dénoncé, insistant sur le fait qu’un Etat de droit repose sur la justice. Dès lors, en tant que chef de parti, ancien Premier ministre, il a appelé les plus hautes autorités «à rappeler à l’ordre les uns et les autres, et à ramener le calme dans le pays».
«Notre pays a besoin de sérénité. Personne ne veut des dérives qui pourraient aboutir à l’impensable, à l’innommable. C’est le sens de cette déclaration. Que maître Eyué soit libre de ses mouvements et que la procédure, lorsqu’on doit entendre un avocat, soit respectée», a-t-il recommandé.

1 Commentaire
Quelle est la différence entre un homme sage et un homme intelligent?
L’homme intelligent sait régler un problème que l’homme sage a su éviter. Son Excellence, Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la République gabonaise, Chef de l’exécutif, est à la fois un homme sage et intelligent. Il a bien appris auprès d’Omar Bongo Ondimba.
Il y a deux sortes de problèmes. Des problèmes privés dits de « menage » et des
questions d’ordre public. Je pense le Président de la République devrait se concentrer sur sa politique public général. Les plus urgentes étant la
politique du logement social, de l’emploi et de l’investissement.
Notre justice gabonaise est balbutiante. Est-ce la faute du régime actuel? Bien sûr que NON. Notre démocratie est chancelante. A qui la faute? Certainement pas au régime actuel. C’est pourquoi il faut prendre le mal à la racine. Et les
diversions actuelles sont une tentative désespérée (voire maladroite) de faire renaître un passé révolu.
Pour finir, j’ai envi de dire ceci : le pouvoir corrompt. Le pouvoir absolu corrompt absolument. Les donneurs de leçons d’État de droit sont les premiers fossoyeurs de la démocratie. On ne peut pas à coup de déclarations permanentes, revisiter l’histoire politique de notre. C’est très inquiétant! Pourtant il y a un mur de verre par lequel on voit les gesticulations des acteurs politiques.
C’est le fond de ma pensée.