Gabon : Le gouvernement interdit les compensations de recettes et impose un paiement direct des dividendes à l’État

Dans le cadre de la préparation de la loi de finances 2026, le ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la vie chère, Henry-Claude Oyima, a pris deux décisions majeures pour assainir les finances publiques. D’une part, l’interdiction immédiate de toute compensation de recettes par les entreprises ; d’autre part, l’obligation pour les sociétés à participation publique de verser leurs dividendes exclusivement au Trésor. Ces mesures visent à centraliser l’ensemble des revenus de l’État, renforcer le Compte unique du trésor (CUT) et mettre fin aux pratiques opaques qui affaiblissaient la traçabilité budgétaire.

Le ministre de l’Économie annonce l’interdiction des compensations de recettes et impose le versement direct des dividendes au Trésor. © GabonReview
Par voie de communiqué, le ministre Henry-Claude Oyima a annoncé l’interdiction formelle de toute forme de compensation de recettes fiscales. Cette pratique, jusqu’alors tolérée, permettait à certaines entreprises de déduire les montants dus par l’État de leurs propres obligations fiscales. En d’autres termes, au lieu de verser l’intégralité des recettes au Trésor public, ces entreprises retenaient une partie des sommes pour couvrir des engagements étatiques à leur égard.
Le ministre entend désormais y mettre un terme, afin de garantir que toutes les recettes de l’État soient centralisées au Trésor, contribuant ainsi à la consolidation du Compte unique du trésor (CUT). Cette décision marque un changement profond : désormais, toutes les entreprises, sans exception, devront s’acquitter de leurs obligations fiscales sans compensation ni arrangement. Les contrevenants se verront refuser toute délivrance de quittance fiscale et s’exposent à des redressements fiscaux sévères.
Les services du ministère de l’Économie sont d’ailleurs appelés à veiller à l’application stricte de cette nouvelle règle, qui vise à rétablir l’équité fiscale et la sincérité des comptes publics.
Dividendes publics : vers une transparence renforcée
Dans un second communiqué, le ministre a également recadré les sociétés dans lesquelles l’État détient des participations. Il est désormais exigé que tous les dividendes dus à l’État soient versés directement et exclusivement au Trésor public, conformément aux textes en vigueur. Là encore, tout manquement entraînera le blocage des quittances fiscales.
Jusqu’ici, les dividendes issus de ces participations étaient versés à des structures intermédiaires, des véhicules spécialisés par secteur qui se chargeaient ensuite de transférer la quote-part de l’État. Cette architecture, bien que légale, a souvent manqué de transparence, rendant difficile le suivi des flux financiers réels. Désormais, le circuit est simplifié et sécurisé, dans le but d’assurer une meilleure lisibilité et traçabilité des revenus publics.
Des mesures pour tourner la page des pratiques opaques
Ces deux annonces traduisent la volonté du gouvernement gabonais de rompre avec les pratiques budgétaires approximatives du passé. Elles s’inscrivent dans une dynamique de recentrage de l’autorité budgétaire de l’État, avec des règles claires, une centralisation des flux, et un renforcement du contrôle et de la transparence.
L’objectif est double : d’un côté, améliorer la mobilisation des ressources publiques dans un contexte économique contraint ; de l’autre, restaurer la crédibilité de l’État dans la gestion de ses finances. En interdisant les compensations de recettes et en exigeant la centralisation des dividendes, le ministère envoie un signal fort aux opérateurs économiques comme aux autres administrations : le temps des arrangements est révolu, place à la rigueur et à l’orthodoxie budgétaire.

2 Commentaires
Merci Monsieur le Prédident!!!
Merci Monsieur le Ministre!
Place au Travail qui produit des effets visibles, mais surtout, Vigilance!.
Patriotiquement Vôtre!
Les fameuses dettes croisées qui compensaient les dettes de l’état.
Vous imposez aux sociètés de payer ce qu’elles doivent mais je ne vois nulle part l’obligation de l’état à payer ce qu’il doit….
Mesure spectacle et contre productive…