Franc CFA et Françafrique : Kemi Seba annoncé à Libreville

Dans le cadre de sa tournée internationale contre le Franc CFA et les accords hérités de la colonisation, l’ONG Urgences Panafricanistes prévoit une escale à Libreville en juin prochain. Portée par un discours panafricaniste affirmé, l’organisation entend ouvrir un espace de débat apaisé sur la Françafrique, malgré les tensions et répressions rencontrées ailleurs sur le continent. Un rendez-vous attendu dans un contexte politique national marqué par des alliances ambivalentes avec la France.

Dans le cadre de sa tournée internationale contre le Franc CFA et les accords hérités de la colonisation, l’ONG Urgences Panafricanistes et son président prévoient une escale à Libreville en juin prochain. © AFP
Libreville se prépare à accueillir, en juin prochain, un événement qui s’annonce d’ores et déjà comme un moment fort du calendrier intellectuel et politique panafricain. L’ONG Urgences Panafricanistes, fer de lance de la lutte contre le Franc CFA et la Françafrique, fera étape au Gabon dans le cadre de sa tournée internationale entamée sur le continent africain. Objectif : engager un dialogue citoyen sur les enjeux de souveraineté monétaire et politique, tout en appelant à la fin des accords coloniaux jugés obsolètes et contraignants.
Si la date précise et le programme détaillé de l’événement ne sont pas encore officialisés, l’annonce relayée sur les réseaux sociaux par son président Kemi Seba confirme l’intention ferme d’organiser un débat public, pacifique et inclusif. Dans une déclaration publiée récemment, ce dernier exprime à la fois son espoir et sa vigilance : « En espérant que la répression néocoloniale que nous subissons ici et là ne se répétera pas là-bas », peut-on lire, dans une allusion à certaines tensions rencontrées lors de précédentes étapes du tour panafricaniste.
Ce rendez-vous gabonais s’annonce d’autant plus significatif que certaines figures influentes du paysage intellectuel national, à l’instar du philosophe Grégoire Biyogo présenté comme un proche du président Brice Clotaire Oligui Nguema, pourraient y jouer un rôle de facilitateur. Un paradoxe apparent qui reflète bien les lignes de fracture idéologiques et géopolitiques qui traversent le Gabon d’aujourd’hui.
Car si l’ONG s’inscrit résolument dans une dynamique de rupture avec les anciennes puissances coloniales, le régime de Libreville, lui, entretient des relations jugées ambiguës avec la France, suscitant de nombreuses interrogations dans l’opinion. Pour les militants panafricanistes, cette contradiction ne saurait empêcher le dialogue, bien au contraire : « Nous mènerons, comme toujours, pacifiquement le débat », affirme-il, revendiquant une posture de résistance pacifique.
Ce débat autour du Franc CFA et de la Françafrique, qui mêle économie, histoire, mémoire et projet politique, promet ainsi de mettre en lumière les tensions, les espoirs et les clivages d’une jeunesse africaine en quête de dignité, d’autonomie et de nouveaux horizons.

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