«Le Destin national» ! Telle est l’appellation de la nouvelle coalition de partis politiques qui vient de voir le jour au Gabon. Le 10 mai, quarante-trois (43) formations politiques, dont certaines en voie de légalisation et d’autres non reconnues, se sont retrouvées au siège du Front national pour la refondation du Gabon (FNRG). Objectif : lancer et officialiser cette alliance qui, expliquent ses membres, «milite activement pour la défense de la démocratie».

Les représentants de la coalition, Le Destin national, le 10 mai 2025, à Libreville. © Gabonactu.com

 

Certainement révulsés par le fait qu’ils n’ont pas été autorisés à participer au récent conclave entre le président Oligui Nguema et les responsables des partis politiques légalement reconnus, les responsables et représentants de quarante-trois (43) formations politiques non reconnues ou en voie de l’égalisation se sont retrouvés, le 10 mai dernier. Dans le 6e arrondissement de Libreville où a eu lieu leur déclaration, il a été question du lancement d’une coalition baptisée «Le Destin national».

Moins d’un million d’électeurs pour 104 partis politiques reconnus

Investi le 3 mai dernier, Brice Clotaire Oligui Nguema a récemment devisé avec la classe politique gabonaise. Initiative entrant dans le cadre des concertations avec les forces vives de la Nation, cette rencontre a permis le passage en revue de plusieurs problématiques prioritaires en vue de l’amélioration du climat et du paysage politique national. Sauf que certains attelages politiques n’avaient pas été autorisés à assister à ce conclave. En réponse, ces partis ont donc décidé de la création d’une coalition.

«Le Destin national milite activement pour la défense de la démocratie», a fait savoir le président du Mouvement pour la grandeur du Gabon (MGG) et porte-parole de LDN, Christian N’nang Nsome. En clair, ce regroupement est une réponse à une exclusion vécue comme humiliante.

À l’approche des élections sénatoriales, législatives et locales, le président de la République a souligné la nécessité de redéfinir les modalités de création et d’existence des partis politiques, acteurs majeurs de l’expression démocratique, en s’appuyant sur les dispositions légales en vigueur. Il fustigeait d’ailleurs la prolifération excessive de ces formations politiques dans le pays qui a moins d’un million d’électeurs pour 104 partis politiques reconnus.

Pour exister légalement, justifier de 18 000 membres sur le territoire national

Alors qu’ils ont été écartés de cette rencontre, le président du FNRG, Sosthène Moubamba Moubamba relève que le 7 mai, ils n’ont pas été considérés alors qu’ils ont «fourni le plus grand travail». «Certains partis légalement reconnus sont là depuis 30 ans et ne se sont jamais présentés à une élection», a-t-il déclaré, ajoutant qu’ils «ne sont pas l’opposition» et qu’ils souhaitent ainsi démontrer au chef de l’État qu’ils sont réels.

C’est dans ce sens qu’ils annoncent leur volonté de participer aux prochains scrutins électoraux à venir dans le pays. En attendant, ils projettent une série d’initiatives dont la signature d’une charte commune, une campagne d’adhésion sur tout le territoire, l’investiture des candidats aux législatives, locales et sénatoriales, ainsi que la création d’un Observatoire gabonais des partis politiques (OGPP).

Alors que l’heure est aux tractations en vue de redéfinir le paysage politique gabonais, dans son ensemble, cette coalition qui se veut une force de proposition entend défendre une réorganisation du champ politique national. Elle souhaite la voir bâtir autour de trois pôles à savoir un parti au pouvoir, un parti d’opposition et un parti du centre.

En attendant, pour exister légalement, au Gabon, un parti politique devra désormais justifier de 18 000 membres répartis sur l’ensemble du territoire national, disposer d’un siège, d’un compte bancaire, et obtenir au moins cinq (5) parlementaires et 30 conseillers lors des prochaines élections.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. DesireNGUEMANZONG dit :

    La démocratie, disait A. Lincoln, « c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ».

    Une certaine classe politique pense que la prolifération des partis politiques est l’indication (l’indicateur, le révélateur) de la démocratie. Mais ils se trompent. Il n’y a pas de parti politique sans idéologie. Sans adhérent.e.s. Sans siège. Sans compte en banque. Sans parlementaire.

    Mesdames, Messieurs, la fête est finie! Trouvez-vous une autre crémerie. Eu égard aux nouvelles conditions de création de parti politique, il y a derrière une vraie volonté de « professionaliser » les acteurs.trices politiques et les crédibiliser.

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