Gabon : la Marine marchande se réinvente !

Lors de la rencontre trimestrielle avec ses collaborateurs, le Directeur général de la Marine marchande, Jean Cruz Lessagui, a déployé une stratégie de vérité et de restructuration pour moderniser son administration. Transparence, clarification des responsabilités, maîtrise des recettes et formation élargie sont les maîtres mots d’un discours où les enjeux de performance et d’éthique ont occupé le devant de la scène.

Fidèle à sa promesse de rendez-vous trimestriels, Jean Cruz Lessagui a présenté le 23 juin 2025, les avancées, les insuffisances, mais surtout les réformes ambitieuses destinées à redorer l’image et l’efficacité de la Marine marchande. © D.R.
Réuni le 23 juin 2025 avec les cadres et agents de la Marine marchande à l’immeuble Arambo, le Directeur général, Jean Cruz Lessagui a tenu un discours structurant marqué par un sens affirmé de la responsabilité organisationnelle. Fidèle à sa promesse de rendez-vous trimestriels, il a présenté les avancées, les insuffisances, mais surtout les réformes ambitieuses destinées à redorer l’image et l’efficacité de cette administration.
« Ce troisième échange s’inscrit dans notre dynamique des réunions trimestrielles : redonner à la Marine marchande ses lettres de noblesse », a-t-il lancé en préambule, avant d’interroger ses collaborateurs sur le sens de leur mission et leurs responsabilités fonctionnelles. Le Directeur général a posé une série de questions sur la définition des rôles, pour sensibiliser à la nécessité de clarifier la chaîne décisionnelle. « Certains, par habitude, exercent des fonctions qui ne sont pas les leurs. Il faut distinguer le pouvoir de décision et le pouvoir de rendre compte », a-t-il souligné.
Modernisation du système de facturation : un virage décisif

Les cadres et agents de la Marine marchande à l’immeuble Arambo, le 23 juin 2025, face à leur Directeur général, Jean Cruz Lessagui. © D.R.
Jean Cruz Lessagui a annoncé une mesure forte : la centralisation de la facturation par le service financier. « Même moi, Directeur général, je ne suis pas autorisé à émettre une facture. Ce pouvoir revient exclusivement au service financier », a-t-il martelé. Les directeurs techniques, chefs de stations et délégués devront désormais transmettre leurs éléments à ce service.
Cette mesure vise à réduire les pratiques opaques, assurer la traçabilité des recettes et permettre un meilleur recensement des opérateurs économiques. « Certains opérateurs ne sont connus que des directeurs techniques ; cela rend impossible l’établissement d’un listing fiable », a-t-il déploré.
Transversalité des compétences et réorganisation interne
Dans une démarche innovante, il a décidé de renforcer la formation fonctionnelle et la rotation des équipes : des agents seront temporairement affectés dans d’autres directions. « Ce que je propose, c’est une transversalité des compétences. La spécialisation fonctionnelle n’est pas notre objectif », a-t-il expliqué.
Cette stratégie vise à élargir les compétences individuelles et déconstruire les logiques de carrière cloisonnées. Elle s’accompagne de formations internes non diplômantes en partenariat avec l’EPCA.
Le DG a également exprimé son souci pour les agents à l’intérieur du pays, notamment à Mayumba, où les conditions de travail sont jugées précaires. Il a annoncé des affectations pour renforcer les effectifs et préparé l’essor stratégique de cette station. « Mayumba est appelé à devenir le futur de la Marine marchande. Nous devons nous y positionner », a-t-il déclaré.
Ce discours s’est voulu à la fois pédagogique, stratégique et engageant. Il a mis en lumière les défis de gouvernance auxquels fait face la Marine marchande, mais aussi la volonté du Directeur général d’instaurer une nouvelle culture administrative fondée sur l’éthique, l’efficacité et la justice professionnelle. Une métaphore forte résume cette ambition : « Ce que je fais, ce n’est pas pour moi. Je le fais pour la Marine marchande. »

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