Gabon : la presse se déchire, la HAC agite le drapeau blanc

Alors que plusieurs médias sont engagés dans une sorte de guerre fratricide depuis les révélations de Patrichi Tanasa et Ike Ngouoni devant la cour criminelle spécialisée, la Haute autorité de la communication (HAC) appelle «au ressaisissement, à la retenue, au respect mutuel et à une saine solidarité confraternelle».

Germain Ngoyo Moussavou, président de la HAC. © Gabonreview
Les révélations de Patrichi Tanasa et Ike Ngouoni devant la cour criminelle spécialisée en juillet dernier ont mis à rude épreuve l’application du principe de non-agression prescrit par l’article 15 de la Charte des droits et devoirs des journalistes du Gabon de 1995. Opposés en deux camps distincts, ceux dits proches de la présidence de la République et ceux dits libres, les médias nationaux (presse écrite et numérique) s’affrontent depuis quelques semaines, s’accusant mutuellement, au point que Germain Ngoyo Moussavou a dû intervenir le 18 août à travers un communiqué aux relents de mise en garde, pour tenter de faire cesser cette guerre fratricide.
Le président de la HAC regrette notamment le mépris affiché par les professionnels de l’information des règles d’éthique et de déontologie journalistique. Aussi, les invite-t-il «au ressaisissement, à la retenue, au respect mutuel et à une saine solidarité confraternelle au nom de la respectabilité et de la crédibilité de leur métier».
«Cette propension aux attaques confraternelles observées ces derniers temps en parcourant la presse nationale est tout simplement condamnable et inacceptable, car de tels agissements n’honorent nullement ce métier noble qu’est le journalisme qui, du fait de tels errements professionnels, se trouvent dévoyé», juge le régulateur qui rappelle en outre que, «quel soit le motif qui sous-tend les antagonismes entre professionnels des médias [la HAC] ne saurait tolérer que les journaux soient transformés en instruments d’affranchissement entre journalistes, sur fond d’invectives». Espérons dès lors que les tensions s’apaisent après ce holà de l’autorité de régulation.

1 Commentaire
Le President de la HAC le sait mieux que personnes. Ce ne sont pas des journalistes qui s’affrontent. Il y a un conflit ouvert entre des médias tenus par des journalistes et des mercenaires disposant de médias comme armes de guerre contre la démocratie.
Tant que le President de la HAC, par ailleurs journaliste faisant autorité et propriétaire de média, ne fera pas son travail de régulateur en mettant de l’ordre dans le paysage médiatique national, tout ce qu’il dit sera vide de sens.