Cinquante ans après sa création, le Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF) traverse d’importantes difficultés dues principalement à la qualité de sa gouvernance. Des mesures drastiques sont désormais attendues pour tenter de sauver ce laboratoire jadis référence régionale.

50 ans après, le CIRMF nécessite une profonde réforme. © D.R.

 

Autrefois présenté comme un laboratoire national de référence pour le diagnostic des maladies infectieuses, le CIRMF a perdu de sa prestance. Et son état préoccupe grandement les autorités qui ont à cœur de redonner à ce centre régional de référence OMS pour les fièvres hémorragiques virales et des arboviroses son lustre d’antan. Pour ce faire, un conseil d’administration extraordinaire s’est tenu le 26 mai dernier à l’École d’application du service de santé militaire de Libreville. Les travaux auxquels ont pris part les ministres de la Santé et de la Défense nationale ainsi que la secrétaire générale de la présidence de la République ont essentiellement porté sur le bilan moral et financier de la structure créée en 1974.

Cinquante ans après, le constat est pour le moins accablant. Sur la période 2021-2022, par exemple, la gouvernance n’a pas du tout été à la hauteur des attentes des autorités. Pire, alors que c’est une de ses principales prérogatives, le CIRMF pèche également pour ce qui est de la recherche. «Au titre de la recherche, ce qu’on a vu là, ce n’est pas bon. Il faut rectifier quelque chose et urgemment», a déclaré au terme des travaux Simplice Désiré Mamboula, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Des réformes qui feront mal

Pr Sosthène Mayi Tsonga présidant les travaux du conseil d’administration, le 26 mai 2025. © D.R.

Pour espérer voir le Centre remplir pleinement à nouveau ses missions à compter de cette année, le membre du gouvernement juge nécessaire de réformer la structure. Pour lui, «ce qui est urgent, c’est de revoir les textes et ceux qui gouvernent les finances au CIRMF».

Pour sa part, le Pr Sosthène Mayi Tsonga, tout en reconnaissant que la structure «passe des moments difficiles», estime qu’il faudra inévitablement faire le ménage dans les effectifs. «Il ne faut pas avoir peur de le dire, ces moments difficiles nécessitent des prises de décisions courageuses, impopulaires et nous sommes en train de le faire. Mais tout ça nécessite, bien entendu, que les administrateurs du CIRMF donnent leur quitus», a confié le président du conseil d’administration, non sans rappeler que «le CIRMF est un levier stratégique de notre indépendance scientifique, notamment médicale, et un fleuron qu’on doit conserver».

 

 
GR
 

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