Au Gabon où la Cour constitutionnelle, par décision n°212/PCC du 24 décembre, a annulé l’arrêté querellé n°0559/PM, le gouvernement a, le même jour, pris un autre arrêté reprenant les mêmes mesures. En clair, malgré la décision de la Haute juridiction, le gouvernement a décidé de l’entrée en vigueur des mesures querellées.

Le conseiller en Communication du ministre de l’Intérieur annonçant le nouvel arrêté, le 24 décembre 2021. © Gabonreview (Capture d’écran)

 

Disant avoir pris acte de la décision de la Cour constitutionnelle qui annule l’arrêté controversé n°0559/PM, le gouvernement gabonais a pris le 24 décembre, après la décision de la Haute juridiction, un nouvel arrêté, n°0685/PM, fixant les nouvelles mesures contre la propagation de la Covid-19. Le gouvernement qui a pris cet arrêté conformément aux dispositions de l’article 5 de la loi n°003/2020 du 11 mai 2020 fixant les mesures de prévention, de lutte et de riposte contre les catastrophes sanitaires dans lequel le législateur a défini les modalités d’intervention des autorités publiques concernées par la gestion des catastrophes sanitaires, a en réalité ramené les mesures querellées.

Selon le nouvel arrêté, les passagers vaccinés entrant sur le territoire national sont exemptés d’observer la période de quarantaine et le test de dépistage est obligatoire à leur arrivée ; aux passagers non vaccinés entrant sur le territoire national, il est imposé un test de dépistage à l’arrivée et une période de quarantaine obligatoire de 5 jours dans un établissement hôtelier agréé sur la plateforme de réservations « Assistance Voyage Gabon ». L’arrêté consacre l’augmentation du nombre de rotations hebdomadaires des vols internationaux qui passent de 2 à 5 par compagnie aérienne ; consacre la liberté de circuler à l’intérieur du pays des personnes vaccinées tandis que les non vaccinées doivent, outre justifier d’un test PCR négatif valable 14 jours, obtenir une autorisation spéciale du ministère de l’Intérieur pour tout déplacement.

Paiement des tests PCR

L’arrêté instaure la fin de la gratuité des tests PCR en fixant les tarifs à 20 000 francs CFA pour le test qui était gratuit et 50 000 francs CFA pour le VIP, tests valables 14 jours sur le territoire national et 3 jours pour les voyageurs internationaux. Il oblige les personnes non vaccinées souhaitant accéder aux lieux publics, notamment les administrations, les entreprises, les restaurants et les snack-bars, de présenter un test PCR négatif en cours de validité et les vaccinées à présenter une attestation ou une carte de vaccination et autorise toute personne vaccinée à circuler aux heures du couvre-feu. Selon cet arrêté, les entreprises dont tous les employés sont vaccinés sont exemptés de la mesure de couvre-feu notamment les restaurants, les snack-bars, etc.

En clair, le gouvernement ramène les mesures qui ont amené le Copil citoyen à adresser une requête à la Cour constitutionnelle et justifie sa démarche par «le souci de veiller à la relance de l’économie nationale et au retour progressif à une vie normale». Alors que le Copil citoyen saluait avec le « peuple », la décision de la Cour constitutionnelle après son recours, la joie n’aura été que de courte durée tant, l’arrêté est censé entrer en vigueur dès la date de signature. La démarche du gouvernement inquiète tout aussi une bonne partie de l’opinion nationale qui doute de la sincérité du gouvernement dans sa lutte contre le Covid-19 qui prendrait de plus en plus, «des allures de business».

 
GR
 

5 Commentaires

  1. azerty dit :

    Le Gabon n’existe plus de toutes les façons.
    On est dans du n’importe quoi.
    Tout est bidon. Tout.
    C’est l’argent et le vol qui compte.
    C’est à vomir.

  2. Gayo dit :

    Ali Bongo se prend pour Dieu, il est convaincu que rien ni personne n’est au dessus de lui. Pourtant Dieu l’a frappé de Corona mais son coeur est plus endurci que celui de pharaon devant Moïse. Ali Bongo vient de rappeler à Mboranstsuo qu’il est le seul chef concentrant tous les pouvoirs. N’est-ce pas lui qui désigne les membres de la CC et sa présidente? Qui nomme même les députés PDG. Tous ont obligation d’obéir à sa mafia au doigt et à l’oeil.

  3. Paul Bismuth dit :

    Il y a ce qu’on appelle en droit l’autorité de la chose jugée. Le gouvernement ne peut pas prendre un arrêté reprenant le contenu d’un autre arrêté annulé par le juge au motif qu’il est question d’un autre acte. Un tel acte est forcément illégal, car violant l’autorité de la chose jugée qui s’inscrit dans la hiérarchie des normes.

    En somme ce Gouvernement n’a que faire du principe de légalité ; il n’a que faire de l’intérêt des gabonais. Son seul souci semble être l’intérêt de quelques individus tapis dans l’ombre. Mais si les voies de la légalité sont inefficaces, que reste-t-il au peuple ?

  4. Mezzah dit :

    Croyez moi chers compatriotes, il n’y a plus de pilote dans l’avion qu’on appelle le Gabon. Ce qui se passe devant nous n’est pas à prendre à la légère. On assiste en direct à la guerre qui s’est déclenchée au sommet de lEtat.
    Les services de la PM sont écartés des décisions, Jessye Ella Ekogha ne voit que du feu, 3M est mourante. Le pouvoir est par terre. Ça doit nous rappeler à tous l’époque de BLA alors que Ali était dans le coma. Qu’est ce qu’il disait? « Qui boude bouge « .
    Matha est ses sbires sont en train de préparer le coup et ils ne sont pas loin d’y parvenir. Les infos en ma possession sont fiables. Je reviendrai vers vous plus tard.

  5. Germain MBA dit :

    DONC LE SUCCES DE LA VILLE MORTE DU 15 DECEMBRE COURANT NE VOUS A PAS SERVI DE LEçON. CONTINUEZ A VOUS AMUSER ON VOUS ATTEND AU TOURNANT

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