Annoncé le 4 mai par l’ex-ministre de la Réforme des institutions, le président Oligui Nguema a reçu, le 7 mai, les responsables des partis politiques légalement constitués. Avec ces écuries en charge de l’animation du paysage politique national, il a été question d’engager une concertation inclusive et consensuelle en vue d’améliorer le cadre légal régissant les élections au Gabon.

Le président Oligui Nguema s’adressant aux responsables des partis politiques, le 7 mai 2025. © D.R.

 

Investi le 3 mai dernier, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a devisé avec la classe politique gabonaise. Initiative entrant dans le cadre des concertations avec les forces vives de la Nation, cette rencontre a permis le passage en revue de plusieurs problématiques prioritaires en vue de l’amélioration du climat et du paysage politique national.

Redéfinir les modalités de création et d’existence des partis politiques

Le Gabon compte moins d’un million d’électeurs pour 104 partis politiques. Mais à l’issue du Dialogue national d’avril 2024, les cartes ont été rebattues. Il faut désormais réglementer ces structures dont certaines n’apparaissaient que le temps d’une échéance électorale et ne comptaient que les membres de la famille du fondateur comme adhérents.

À l’approche des élections sénatoriales, législatives et locales, le président de la République a donc souligné la nécessité de redéfinir les modalités de création et d’existence de ces partis politiques, acteurs majeurs de l’expression démocratique, en s’appuyant sur les dispositions légales en vigueur. Mais avant, Oligui Nguema a fustigé la prolifération excessive de ces formations politiques dans le pays, tout en appelant à une meilleure structuration de ces écuries, dans le respect du cadre juridique.

À cet effet, rapporte la Communication présidentielle, il a précisé que, pour exister légalement, un parti politique devra désormais justifier de 18 000 membres répartis sur l’ensemble du territoire national, disposer d’un siège, d’un compte bancaire, et obtenir au moins cinq (5) parlementaires et 30 conseillers lors des prochaines élections. «Enfin, s’agissant de la réalité des adhésions et du fonctionnement des partis, la liste des adhérents devrait se baser sur le NIP (Numéro d’identification personnelle) et la soumission au contrôle de la Cour des comptes», a rappelé le président, insistant sur quelques articles du Code électoral.

Un esprit d’inclusivité

Vue de quelques responsables des formations politiques. © D.R.

«Il me plaît de rappeler à toutes à tous les acteurs politiques désireux de se présenter aux prochaines élections législatives et locales, les dispositions de l’article 82 alinéa 2 Code électoral que je cite « Tout membre adhérant à un parti politique légalement reconnu ne peut, sans démission préalable de celui-ci, dans un délai de 4 mois au moins avant le scrutin, être investi par un autre parti politique ou se présenter comme candidat indépendant ou figurer sur une liste de candidats indépendants», a-t-il fait savoir.

Pour encadrer ces réformes, le Chef de l’État a annoncé la mise en place imminente de deux grands Comités, conformément aux conclusions du Dialogue national inclusif. Disposant, chacun de 30 membres, dont 15 représentants de partis politiques et 15 personnalités issues des milieux juridique, administratif, parlementaire et autres expertises, ces Comités auront pour mission respective de rédiger la nouvelle loi sur les partis politiques et de procéder à la répartition des sièges électoraux à l’échelle nationale.

Ce rendez-vous a donc permis de discuter de la mise en œuvre de ces réformes nécessaires à la tenue des prochaines consultations électorales, dans un esprit d’inclusivité, dans le respect des dispositions constitutionnelles légales. Autrement dit, il est question d’améliorer le cadre légal régissant les élections au Gabon.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Nathan DZIME NGOGO dit :

    Ouf! Enfin le Gabon s’attaque à cet esprit d’opportunisme politique en l’absence de toute conviction et idées.

    Nous ne sommes vraimet plus dans ce jeu qui dévoyait la qualité des femmes et des hommes soi-disants politiques, mais qui en réalité n’étaient que des funambules à la recherche de la facilité et du coin où on mange le plus facilement.

    Maintenant, pour ne pas s’arréter à si bon chemin, quid de la qualité et de l’expertise des futurs candidats présentés par les différentes formations politiques!

    Ceci, afin d’éviter d’avoir une Représentation Nationale d’illettrés, qui ne se contentent que d’une main levée, mais surtout des émoluments de cessions parlementaires ou autres.

    Beaucoup trop de « Bangandos politiques » qui assistent des familles à des obsèques ou autres célébations, deviennent par extraordinaire, ou Députés ou Sénateurs… par reconnaissance de la population locale, mais qui, arrivés dans les hémycicles et autres lieux prestigieux des Institutions de la République, ne savent même pas lire un texte de loi, et encore moins, en discuter.

    Nous ne sommes qu’à 2.000.000 ‘âmes, et il est impératif d’en tirer les meilleurs, pour en faire un socle solide pour le bien-être des générations futres.

    Concrètement: parcequ’un Député doit avoir un minimum de hauteur et de compréhension des textes et du langage (et de ses tournures) dans lequel ils sont rédigés, ce dernier devrait avoir une niveau Minimum de Licence; et un Sénateur, un niveau minimum de Bachelor… rien que cela! Les candidats des prochaines joutes électorales devraient donc y être astreints.

    Je vois déjà certains entrain de pester et maudire mes ascendants et toute ma descendance, mais cela m’importe peu: je parle pour avenir radieux pour mon pays!

    Merci M. le Président pour votre courage politique, et votre esprit volontariste!

    Patriotiquement Vôtre!

Poster un commentaire