Le gouvernement gabonais a récemment annoncé l’interdiction des importations de poulets de chair. Une décision entrant en application à partir du 1er janvier 2027. La mesure vise à renforcer la filière avicole locale afin de réduire la dépendance aux importations et stimuler la production nationale. Pour y parvenir, un forum national de concertation ouvert, ce lundi 25 août, par le vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, est organisé à Libreville. Il est question d’examiner «les mécanismes conduisant à l’effectivité de la mesure d’interdiction sans incidence de pénurie sur le marché local».

Les membres du gouvernement, les acteurs du secteur et les partenaires au développement à l’ouverture du forum. © D.R.

 

L’interdiction des importations de poulets de chair, annoncée par le gouvernement, le 30 mai dernier, et devant entrer en vigueur le 1er janvier 2027, marque une importante étape dans la politique agricole du Gabon. Cette décision vise avant tout à restaurer la souveraineté alimentaire du pays en réduisant sa dépendance au poulet importé, qui constitue aujourd’hui l’essentiel de la consommation nationale. Dans cette perspective, un forum s’est ouvert, ce lundi 25 août, à Libreville en vue de fixer les bases de la mise en œuvre de cette interdiction.

Une moyenne de 55 000 tonnes de poulets de chair importées par an au Gabon

À son ouverture, le vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, a souligné la gravité de la situation actuelle en rappelant que la filière avicole gabonaise dépendait des importations, avec «une moyenne de 55 000 tonnes de poulets de chair importées par an contre une production nationale de seulement 4 000 tonnes». Il a expliqué que ce déséquilibre entraîne «une perte économique annuelle considérable», une «vulnérabilité en matière de sécurité alimentaire», ainsi qu’une «fragilisation de l’emploi et un déséquilibre de la balance commerciale».

Pour remédier à ce problème, le gouvernement entend ainsi stimuler l’investissement local et faire émerger un secteur avicole solide et durable. Alexandre Barro Chambrier a insisté sur les attentes du forum. «De vos échanges devront ressortir des solutions qui favoriseront l’émergence d’un réel tissu d’emplois dans le secteur avicole, une augmentation des productions locales et la mise en place d’un environnement économique viable autour de la filière», a-t-il prescrit. Cette démarche s’inscrit dans une vision globale alignée avec les Objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 et la vision prospective «Gabon 2050».

S’inspirer des échecs passés pour construire des stratégies et mécanismes efficaces

Le ministre de l’Agriculture, Odette Polo- Panzou, a quant à elle rappelé l’importance d’une approche pragmatique en soulignant que le Gabon «a trop souffert de grandes solutions inexploitables qui sont restées au niveau des incantations». Elle a invité les participants à s’inspirer des échecs passés pour construire des stratégies et mécanismes efficaces, en insistant sur «un engagement collectif pour la réussite de la filière avicole et une mise en œuvre des orientations présidentielles sur le terrain».

Le forum vise à identifier les actions prioritaires pour le développement durable de la filière avicole au Gabon, notamment en matière de fiscalité, d’encadrement technique et commercial, de foncier, ou encore d’alimentation animale. Il permettra d’élaborer des recommandations pour renforcer la production nationale et garantir la souveraineté alimentaire du pays, tout en prévenant une potentielle pénurie.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire