Gabon : Vers l’égalité salariale des intérimaires dans le Secteur pétrolier

Au ministère du Pétrole et du Gaz, à Libreville, s’est tenue, le 9 septembre, une rencontre cruciale réunissant le maitre de céans, Sosthène Nguema Nguema, et son collègue du Travail et du Plein Emploi, Patrick Barbera Isaac, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep), le patronat, l’Union pétrolière gabonaise (Upega), le Comité d’éthique et de politique pétrolière (Cepap), ainsi que la Commission de dialogue social. Elle avait pour objectif principal de mettre un terme à la précarité et à l’exploitation dans le secteur pétrolier ; sujet de vives préoccupations pour les travailleurs.

Sosthène Nguema Nguema, son collègue, Patrick Barbera Isaac, le représentant du Palais présidentiel et ceux des organisations du secteur Pétrole et Gaz. © D.R.
Alors qu’il attire l’attention depuis sa prise de fonction sur la sous-traitance dans le secteur des hydrocarbures, qui précarise particulièrement certains employés de ce secteur d’activité, le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, a réuni, le 9 septembre à son cabinet, les acteurs, notamment les organisations des employés et du patronat. Avec son collègue en charge Travail et du Plein Emploi, Patrick Barbera Isaac, l’objectif a été de rechercher la voie idéale pour une sortie définitive de cette situation qui jette la brume sur le secteur pétrolier gabonais.
«La dignité des Gabonais ne se négocie plus !»
Dans ce contexte, la rencontre s’est inscrite dans la volonté collective de résoudre les problèmes identifiés. Pour le ministre du Pétrole, «la Commission sur le dialogue social du secteur pétrolier fait un travail formidable». Il a rappelé que «tout le monde s’était engagé à résoudre les problèmes qui minent le secteur pétrolier». Ceci, via un procès-verbal signé par toutes les parties. Ainsi, la réunion visait surtout à discuter de la mise en œuvre de ces points d’accord avant la fin de l’année, afin d’améliorer les conditions de travail de ces personnels.
«Nous sommes au mois de septembre. L’Onep a jugé utile de relancer le ministre du Pétrole pour l’interpeller sur le fait que les discussions et les négociations devaient recommencer. Il s’agissait donc de discuter de la mise en œuvre de ce procès-verbal qui avait été signé par tous, y compris l’Upega, et lors des discussions avec la Commission du dialogue social», a rappelé Sosthène Nguema Nguema, qui indique par ailleurs que «la dignité des Gabonais ne se négocie plus!».
La rémunération des intérimaires doit désormais être «arrimée, alignée à celle qu’ils auraient eue dans la société utilisatrice»

Un moment de la séance de travail (en bas) avant la photo de famille. © D.R.
Ministre du Travail, Partrick Barbera Isaac a précisé que certains points, largement consensuels, allaient être officialisés par des textes réglementaires tels que des circulaires, arrêtés ou décrets. Il a surtout insisté sur la problématique majeure de la «mise à disposition du personnel via les sociétés intérimaires», soulignant que la rémunération des intérimaires doit désormais être «arrimée, alignée à celle qu’ils auraient eue dans la société utilisatrice». Le délai a été fixé à fin décembre 2025 pour la mise en œuvre de ces mesures, afin d’éliminer la précarité des contrats.
Pour sa part, le secrétaire général de l’Onep, Sylvain Mayabi Binet, s’est déclaré pleinement satisfait. «Notre adresse aux deux ministres les invitait à faire appliquer la loi pour mettre fin à l’esclavagisation des travailleurs du secteur pétrolier», a-t-il déclaré. Il a rappelé que la précarité, l’utilisation illégale de la main-d’œuvre étrangère et les conditions injustes liées aux jours de récupération faisaient partie des préoccupations majeures en débat. «Le patronat ayant volontairement créé un dilatoire, ce dilatoire se retourne contre lui, car la loi va être appliquée», a-t-il affirmé, précisant que les transferts des travailleurs intérimaires seraient faits en conformité avec la loi.
Les parties se sont enfin engagées à se réunir, à nouveau, fin octobre 2025 pour faire un premier bilan de l’application des décisions. Cela afin de s’assurer que «tout sera effectif» d’ici la fin de l’année. Ceci «avec des circulaires, des simulations et des calculs» pour assurer une transition vers des conditions de travail justes et équitables dans ce secteur clé de l’économie gabonaise.

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