Accord sur les mesures du ressort de l’État du port : le Gabon veut fermer ses ports à l’illégalité

Libreville abrite, depuis ce mardi 24 juin, un atelier inter-administrations consacré à la mise en œuvre de l’Accord sur les mesures du ressort de l’État du port (AMREP). Ouvert par le ministre de la Mer, de la Pêche et de l’Économie bleue, Porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong, en présence du ministre des Transports, de la Marine marchande et de la Logistique, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, cette rencontre de la capitale veut permettre de fermer les ports gabonais à l’illégalité, de les ouvrir à la prospérité, de protéger les eaux nationales et de nourrir convenablement le peuple.

Laurence Ndong et Ulrich Manfoumbi Manfoumbi posant avec les participants à l’atelier. © GabonReview
Une cause commune revêtant une importance capitale pour l’avenir des ressources marines, pour la durabilité de l’économie bleue et pour la préservation des communautés côtières du Gabon réunit les experts, des organisations et les administrations gabonaises, ce mardi 24 juin, à Libreville. Ces personnalités se retrouvent en effet dans le cadre d’un atelier Inter-Administrations consacré à la mise en œuvre de l’Accord sur les mesures du ressort de l’État du port (AMREP) ; un outil économique permettant de lutter contre la pêche INN (pêche illicite, non déclarée et non réglementée, activités de pêche qui contreviennent aux lois et réglementations nationales, régionales ou internationales).
Soutenir les pays africains dans leurs efforts de mise en œuvre de l’AMREP
Organisé par le ministère de la Mer, de la Pêche et de l’Économie bleue, en collaboration avec les ONG Global Fishing Watch (GFW) et Trygg Matt Tracking (TMT), l’atelier se tient donc dans le cadre du programme «Appui à la mise en œuvre de l’AMREP en Afrique : contrôle des pêches au port basé sur le renseignement». Ceci d’autant plus que le Gabon vient d’être identifié comme nouveau pays bénéficiaire de ce programme. Un programme d’appui développé par TMT et son partenaire GFW pour soutenir les pays africains dans leurs efforts de mise en œuvre de l’AMREP, ratifié par le Gabon le 15 novembre 2013.
À l’entame des travaux, Laurence Ndong a salué la présence, à leur côté, de leurs collègues des autres départements ministériels dans la mesure où cette présence témoigne de l’engagement collectif à défendre la souveraineté du Gabon sur ses ressources halieutiques. Rappelant qu’en tant que fille de ce pays, élevée comme beaucoup au bord d’un fleuve où les enfants pêchent à la main pendant que les aînés attendent le retour des pirogues, elle a indiqué qu’«aujourd’hui, ces souvenirs sont menacés». «Non pas par le temps, mais par l’avidité de certains intérêts qui pillent nos ressources en silence. Des navires accostent, déchargent, disparaissent. Et avec eux, s’évanouissent des emplois, des repas, des équilibres marins», a-t-elle fait savoir.
Accès à des outils modernes qui permettent de voir, de comprendre et d’agir

Instantanés de l’atelier. © GabonReview
L’objectif de cet atelier inter-administrations est donc de «conduire une discussion approfondie sur l’état de mise en œuvre de l’accord au Gabon, d’établir avec les autorités gabonaises la situation de référence et de lancer les premières activités clés du programme».
Concrètement, indiquent les organisateurs, il sera notamment question d’examiner l’état général de la coopération entre les administrations nationales, de fournir une mise à jour nationale sur les efforts de mise en œuvre de l’AMREP, les défis et les initiatives en cours, de présenter les outils d’aide à la décision utiles pour la mise en œuvre de l’AMREP proposés par le programme, dont le profil portuaire et l’application Vessel Viewer. Le programme n’impose rien. Mais, il renforce les capacités. Il donne accès à des outils modernes qui permettent de voir, de comprendre, et d’agir en connaissance de cause.
«Les ports sont la dernière frontière contre la pêche illégale»
Laurence Ndong assure que, conformément à la vision du président Brice Clotaire Oligui Nguema, «le Gabon fait le choix de la transparence, du contrôle, et du respect des normes internationales dans ses ports». Un choix qui est, selon elle, «celui d’un pays debout, souverain, responsable, qui refuse que ses ressources soient gérées depuis l’étranger, et qui veut que la richesse de la mer profite d’abord à ses enfants».
Le représentant du Global Fishing Watch a, pour sa part, félicité le gouvernement du Gabon pour «son engagement résolu en faveur de la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée, et pour sa volonté affirmée de renforcer la gouvernance de ses ports et de ses ressources halieutiques». «Votre participation à ce projet marque une avancée concrète pour la transparence, la responsabilité et la souveraineté maritime de la région», a-t-il dit, ajoutant que «les ports sont la dernière frontière contre la pêche illégale» et qu’«en renforçant le contrôle des navires à quai, en améliorant la vérification des informations et en croisant les données d’accès au port avec les trajectoires satellites des navires, nous pouvons empêcher les produits de la pêche illicite d’atteindre les marchés internationaux».
Les travaux s’achèvent le 25 juin, avec notamment la désignation des points focaux pour le programme parmi les administrations «de première ligne» et la signature d’un accord.

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