Le gouvernement gabonais impose aux grandes entreprises implantées sur le territoire la construction d’un siège social pour soutenir le développement immobilier national. Annoncée lors du Conseil des ministres du 20 juin 2025, cette mesure accorde un délai de 18 mois aux entreprises concernées pour se conformer à la nouvelle réglementation. Seules les structures réalisant plus de 2 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires sont visées par cette obligation.

Le siège exemplaire de Total Gabon. Les autorités gabonaises entendent impliquer les grandes entreprises dans le développement du secteur immobilier national. © Union/Sonapresse

 

Il n’est pas rare, au Gabon, de retrouver le siège de la filiale d’une multinationale logé dans des espaces parfois cheaps. Arrivées au pouvoir avec des ambitions et une vision nouvelles, les autorités gabonaises post-transition souhaitent l’amélioration des choses en changeant de paradigmes. Au terme du Conseil des ministres du 20 juin, le gouvernement, sur instructions du chef de l’Etat, a donc décidé d’«élaborer un référentiel technique contraignant fixant les normes minimales pour l’implantation des sièges sociaux d’entreprises».

Pour en arriver à cette décision, le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a d’abord dénoncé une situation qualifiée d’intolérable. Il a évoqué des «entreprises réalisant des milliards de chiffres d’affaires sur le sol gabonais tout en continuant d’opérer dans des locaux précaires, exigus, souvent loués, sans véritable ancrage territorial». Le Conseil a de ce fait chargé les ministres des Travaux publics et de l’Urbanisme «d’élaborer, dans les plus brefs délais, un référentiel technique contraignant fixant les normes minimales pour l’implantation des sièges sociaux d’entreprises».

«Sur cette base, toutes les entreprises concernées devront édifier, dans une zone foncière qui leur sera attribuée par l’État, un siège social propre dans un délai de dix-huit mois à compter de la date d’attribution», souligne le rapport du Conseil des ministres, soulignant ailleurs que «le non-respect de cette obligation entraînera l’application de sanctions, incluant des pénalités financières, le retrait d’agrément, voire la radiation de leur immatriculation fiscale».

Un peu plus précis, le ministère de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations indique qu’ «à compter du 1er janvier 2026, toute entreprise immatriculée au Registre du commerce — à l’exception des PME dont le chiffre d’affaires est inférieur à deux (2) milliards de FCFA — devra ériger ou acquérir un immeuble pour abriter son siège social».

Les entités concernées ont donc encore six (6) mois pour commencer à se conformer à la nouvelle réglementation, mais surtout pour soutenir et participer au développement du secteur immobilier national.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Schlumberger est un exemple. Non seulement les sièges sociaux mais également pour celles qui logent un certain nombre de leurs employés, ils doivent construire leurs propres logements. Cela aidera à soutenir les efforts pour résorber la crise du logement. Total Gabon a des cités pour ses expatriés, beaucoup d’entreprises peuvent en faire quelqu’un pour ne pas libérer les places qu’ils occupent à la place des particulier ou ils vont dans les hôtels.

  2. Mone fame dit :

    Bravo Président !

    Il était plus que temps, notre Gabon est depuis des lustres un marché à ciel ouvert ou n’importe quel quidam venu de n’importe quel coin de la planète vient ramasser de l’argent sans le moindre effort, quasiment sans bourse déliée.

    La cité dite pétrolière, la ville de Port-Gentil n’est que l’ombre d’elle même, et c’est une honte nationale tant on en l’impression qu’elle a été le signe d’une guerre. Elle est désormais une bourgade à cause de nos propres faiblesses, totalement «bidonvillisee » malgré les milliardaires qu’elle a « «fabriqué », et continue d’ailleurs d’en produire, venus de l’étranger pour la plupart et logés dans des conteneurs ravalés en guise d’investissement immobilier pour ce qui tiendrait lieu de siège partagé avec une chambre et/ou le hall d’un établissement hôtelier…

    En Guinée équatoriale, depuis 2000, tout opérateur économique qui réalise 500 millions de CA localement est tenu d’ériger un siège digne de ce nom. M. Oyima en sait quelques chose, pour avoir engagé la construction, dans ces années la, de l’immeuble au sortir de Malabo vers l’aéroport qui abrite le siège de la BGFI GE.

    Il nous faut mettre un terme aux libéralités accordées par pures faiblesses aux opérateurs économiques qui viennent jouir de l’environnement exceptionnel qu’offre le Gabon. Ceci doit aussi s’appliquer au volet emploi, les activités crées au Gabon, entretenues et soutenues par les richesses et l’épargne nationales doivent naturellement profiter prioritairement en termes d’emplois aux nationaux. Tout recours à l’expatrié ne peut se justifier que pour faire face à une pénurie local de profil requis, et auquel cas l’expatrié coopté se doit de former un autochtone appelé à le relever selon un format, un schéma et des critères qui doivent faire l’objet, si cela n’est déjà fait, d’une structuration par les services du ministère chargé du travail, associés à ceux du ministère de la justice.

    Ces deux départements ministériels doivent recevoir un coup de karcher en raison de la prospérité de réflexes de discrimination économique et sociale à l’envers qui y étaient légion et entretenus jusqu’ici

    Mettons un terme à « on va encore faire comment…on dit quoi…je gagne quoi… » et c’est le Gabon qui y gagnera comme la Guinée équatoriale voisine

    Bien patriotiquement

  3. Yaali dit :

    Je ne sais pas qui sont les gens qui conseillent Oligui mais je suis content de nous voir evoluer.

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