Lundi 11 août 2025, une importante manifestation de dénonciation s’est tenue sur l’esplanade du rond-point de la Démocratie à Libreville. Organisée par l’Association «Les ailes de brides», ce rassemblement visait à réclamer justice après la mort tragique d’Esther Ludivine Moussavou Eyang Mba, une fillette de 10 ans victime d’abus sexuels et assassinée dans des circonstances atroces, le 5 août dernier.

Les manifestants s’adressant à la presse, le 11 août 2025, au Rond-Point de la démocratie. © GabonReview

 

La mort d’Esther Ludivine Moussavou a profondément choqué la nation gabonaise entière, ravivant l’urgence d’une lutte collective contre les violences faites aux enfants, en particulier l’inceste et les abus sexuels. Face à ce drame, l’Association «Les ailes de brides», fondée et présidée par Maïma Bekouré, une mère ayant elle-même perdu un enfant victime d’inceste, s’engage activement dans la défense des droits des enfants. Le 11 août, elle a lancé une mobilisation de trois jours pour alerter sur ces drames que vivent les enfants.

La mobilisation entamée le lundi 11 août a le ferme objectif d’obtenir un renforcement de la législation face à ces situations déplorables. La leader associative a appelé à des peines plus sévères, notamment la réclusion à perpétuité pour les auteurs d’abus sexuels sur mineurs, dénonçant l’injustice consistant à voir des parents enterrer leurs enfants. «Aujourd’hui, nous nous levons pour la cause de bébé Esther. Nous nous levons pour dire ‘’Justice pour bébé Esther’’ et justice aussi pour les autres qui ont disparu de la même manière», a-t-elle déclaré.

Appel solennel au président Oligui Nguema et à la première dame Zita Oligui Nguema

«En tant que mère d’unr défunte qui a été abusée par cinq membres de sa famille paternelle et ensuite, et qui s’est donnée la mort, nous ne voulons plus de l’inceste dans notre pays. Nous ne voulons plus des abus sexuels, nous ne voulons plus des attouchements ou des intimidations au pays», a-t-elle ajouté, disant que «ce qu’Esther a vécu, nous ne voulons plus que ça se passe». La marche pacifique a donc permis de «stop, ça suffit de manière très spécifique».

Parmi les voix fortes à cette manifestation, le Dr Ephrem Mbou Ekambou, président de l’ONG «Les chirurgiens de l’espoir», a alerté sur l’ampleur des violences sexuelles envers les enfants, évoquant même des pratiques rituelles sinistres. Il a lancé un appel solennel au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, et à la première dame, Zita Oligui Nguema, pour qu’ils s’investissent fermement dans la lutte contre ces crimes et soutiennent les initiatives visant à protéger l’enfance gabonaise.

Malgré la mobilisation, les organisateurs ont regretté le refus des autorités, notamment du ministère de l’Intérieur, d’autoriser une marche pacifique vers l’Assemblée nationale afin de déposer une motion de protestation. Ce refus n’a pas entravé la détermination des manifestants, qui ont porté haut leurs banderoles clamant : «Justice pour Esther !»

 

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire