Incivisme chronique à Libreville : malgré les avertissements, les mauvaises habitudes résistent

Plus de deux semaines après la descente d’avertissement du 4 juin 2025 dans plusieurs quartiers sensibles du troisième arrondissement de Libreville, les mauvaises pratiques perdurent. Malgré les mises en demeure, nombre de contrevenants continuent de défier ouvertement l’autorité de l’État. Face à cette récidive flagrante, la phase répressive est désormais enclenchée, selon la déléguée spéciale du troisième arrondissement, Jocelyne Bichepy Makita.

« Le constat, il est désolant. Des mauvaises habitudes, on a la peau dure. C’est en quelque sorte de la défiance de l’autorité de l’État », a fustigé Jocelyne Bichepy Makita, visiblement indignée par l’ampleur de la négligence. © GabonReview
Le mercredi 4 juin, le délégué spécial chargé de la gestion de la commune de Libreville, Adrien Nguema Mba, accompagné de la déléguée spéciale du troisième arrondissement, avait personnellement conduit une vaste opération de terrain. Objectif : sensibiliser, marquer et mettre en demeure les propriétaires de garages illégaux, d’épaves, d’encombrants et d’installations anarchiques. Un ultimatum de 15 jours leur avait été accordé, comme un sursis à une éventuelle répression.

Avec l’appui de la police, les autorités ont lancé la phase répressive : arrestations de propriétaires de garages, perquisitions de véhicules, et convocation des contrevenants pour régulariser leur situation. © GabonReview
Ce mercredi 26 juin, le constat est sans appel : les mises en garde ont été ignorées, et l’État est contraint de sévir. « Le constat, il est désolant. Des mauvaises habitudes, on a la peau dure, c’est la récidive, les gens bafouent l’autorité de l’État. C’est en quelque sorte de la défiance de l’autorité de l’État », a fustigé Jocelyne Bichepy Makita, visiblement indignée par l’ampleur de la négligence.
Avec l’appui de la police, les autorités ont lancé la phase répressive : arrestations de propriétaires de garages, perquisitions de véhicules, et convocation des contrevenants pour régulariser leur situation. « Force reste à la loi… Les propriétaires vont se présenter dans nos services pour récupérer leurs véhicules, sous présentation de justificatifs », prévient la déléguée.
Des mineurs dans les garages
Plus grave encore, la déléguée spéciale dénonce la présence de mineurs employés illégalement dans ces établissements de fortune, au mépris du Code du travail gabonais. « Les mots me manquent même, parce que je suis une maman, de voir un enfant de 13 ans, qui est de passage en cinquième année, être employé dans un garage », s’est-elle émue.
Face à cette réalité préoccupante, la mairie entend alerter les services sociaux et impliquer les familles concernées pour faire cesser cette exploitation illégale, aussi dangereuse que répréhensible.
Responsabilités partagées mais assumées
Sur le terrain, certaines voix riveraines, à l’instar de Carine Aboghe, épouse Ebanée Jean-Baptiste, soulignent leur impuissance face à la mauvaise foi de leurs locataires, tout en soutenant sans réserve l’action de la mairie. « J’ai toujours parlé de ce problème des huiles de moteur. On a demandé à ce qu’on les mette dans des fûts et non au sol, parce que ça fait de la pollution », explique-t-elle, visiblement lassée de répéter les mêmes consignes.
Elle dénonce ainsi les pratiques polluantes de son locataire, Monsieur Donatien, responsable d’un garage installé sur sa parcelle. « Ce n’est pas mon garage, mais il loue chez moi. S’il n’écoute pas, il va payer son amende, c’est tout », tranche-t-elle.

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