Insécurité et trafics de stupéfiants : Plus de 7 500 délits et crimes en 2023 au Gabon

À l’heure des bilans au terme de l’année qui s’achève, le gouvernement de la République a été récemment auditionné par les députés de l’Assemblée nationale de la Transition. Les questions de sécurité et d’insécurité, de trafics de stupéfiants dans le pays ont particulièrement été abordées. Sur ces dossiers, les ministres de la Défense nationale et de l’Intérieur et de la Sécurité, Brigitte Onkanowa et Hermann Immongault, ont apporté des précisions, indiquant que 7 536 délits et crimes ont été enregistrés au Gabon en 2023. Ce qui interpelle et appelle à davantage de solutions.

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, face aux députés de la Transition, le 19 décembre 2024. © Capture d’écran/GabonReview
À l’occasion des questions orales au gouvernement, le 19 décembre dernier, les ministres en charge des départements de la Défense nationale et de l’Intérieur et de la Sécurité ont été particulièrement sollicités sur la problématique de l’insécurité et de la prolifération des trafics de stupéfiants dans le pays. Brigitte Onkanowa et Hermann Immongault ont donc apporté des éclaircissements, dévoilant quelques chiffres des opérations liées à l’insécurité à travers le pays.
Sur la question de la recrudescence de l’insécurité dans le pays, la ministre de la Défense nationale Brigitte Onkanowa fait le constat sur la base du bilan des unités judiciaires sur l’ensemble du territoire national. Elle évoque les faits constatés et constituant des infractions à la loi pénale qui se présentent ainsi qu’il suit : pour l’année 2023, les crimes constatés s’élèvent à 2 070, les délits sont à 5 466 ; soit un total de crimes et délits de 7 536.
De ces crimes et délits, elle indique que «juste 3323 ont connu les déferrements soit 600 infractions par mois». «De janvier à août 2024, nous avons eu à constater 118 crimes, 3 863 délits. Soit un total de 3 981 crimes et délits et 3 017 déferrements», a-t-elle expliqué.
Si ces chiffres semblent alarmants, le constat comparatif de l’année 2023 et des 8 premiers mois de 2024 fait ressortir une tendance à la baisse des infractions à la loi pénale et particulièrement des crimes.
Pour le classement des infractions les plus récurrentes, on note par ordre l’escroquerie, l’abus de confiance, le vol, le recèle, la consommation et la détention de stupéfiants, le faux et usage de faux, les coups et usage de coups volontaires, les détournements de deniers publics, le viol et le détournement des mineurs.
Affirmant la volonté du gouvernement de mener un combat sans merci à ces phénomènes, le ministre de la Défense a indiqué que des stratégies ont été mises en place se résumant en la surveillance générale et continue du territoire national, fondée sur une répartition des zones de responsabilités, par les différentes forces de défenses.

La ministre de la Défense nationale Brigitte Onkanowa face aux députés de la Transition, le 19 décembre 2024. © Capture d’écran/GabonReview
Pour la prolifération des trafics de stupéfiants, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, assure que le gouvernement a conscience de ce phénomène. Du constat fait, a-t-il expliqué, il ressort que «les stupéfiants les plus vendus au Gabon sont par ordre d’importance classés de la manière suivante : le cannabis pour 51%, les médicaments psychotropes pour 39%, la cocaïne pour 5,8% et l’héroïne pour 3,3%». Le premier flic du pays fait de même savoir que sur la période du couvre-feu, il y a désormais raréfaction de ces substances sur le marché, alors que les saisies de médicaments psychotropes sont en croissance continue depuis quelques mois, en raison de l’indisponibilité du cannabis sur le marché.
Si le Nigéria (principal fournisseur de l’héroïne et de cocaïne), le Cameroun et le Congo sont les principaux fournisseurs du Gabon en matière de stupéfiants, l’Université Omar-Bongo (UOB), elle, est considérée comme l’un des principaux centres de trafics de stupéfiants dans le pays.
«Face à l’ampleur des trafics de stupéfiants qui causent de nombreux problèmes de santé et de sécurité publique dans notre pays, plusieurs actions sont menées et certaines recommandations sont proposées renforcer efficacement la lutte contre ce phénomène», a dit le ministre de l’Intérieur. Ce qui lui fait dire que pour ces différents moyens de lutte, il y a notamment le renforcement des dispositifs de lutte sur les principaux itinéraires d’approvisionnement, le renforcement des effectifs et des capacités opérationnelles, la mise en place des postes de contrôle intermittents à l’entrée et à la sortie des villes sur les axes routiers les plus empruntés.
Quoi qu’il en soit, ces deux membres du gouvernement laissent entendre que l’insécurité est en baisse dans le pays depuis plus d’un an, en raison des mesures restrictives de nuit, notamment le couvre-feu. Mais, aussi, elle est relative aux efforts consentis, sur le terrain, grâce aux équipes déployées.

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