Figure singulière de la scène francophone, le chanteur franco-gabonais Jann Halexander annonce une pause dans sa carrière scénique jusqu’en 2026. Entre raisons de santé, recentrage personnel et fidélité à ses engagements culturels et familiaux, l’artiste reste pourtant fidèle à ses racines gabonaises, qu’il continuera d’honorer sur scène à Avignon et dans l’intimité de ses projets littéraires.

Jann Halexander fait une pause, mais son amour du Gabon continue de résonner sur toutes les scènes. © Rozenn Douerin

 

Le chanteur franco-gabonais Jann Halexander, de son vrai nom Aurélien Makosso-Akendengué, a annoncé son retrait temporaire du monde du spectacle vivant, lors d’un entretien accordé le 25 juin au média Francofony. Une décision mûrie, dictée par des raisons de santé – deux malaises survenus fin avril – mais également par un désir assumé de ralentir, de se consacrer à d’autres projets et de préserver sa vie familiale.

Jann Halexander. © Pierre Orcel, 2025

Connu pour sa voix singulière et son écriture ancrée dans l’intime et l’exil, Jann Halexander revendique depuis toujours un art traversé par ses origines gabonaises, par le métissage, l’identité et les fractures sociales. S’il se met en retrait jusqu’en 2026, l’artiste n’en demeure pas moins actif sur le front de la création. Il maintient notamment sa participation au Festival d’Avignon, où il se produira le 22 juillet prochain au Théâtre de l’Incongru. À cette occasion, il prêtera sa voix – en duo avec un autre comédien – aux mots de sa mère, Anne-Cécile Makosso-Akendengué, en lisant des extraits de «Ceci n’est pas l’Afrique» (2010), un roman autobiographique qui dépeint sans fard vingt années de vie à Libreville et déconstruit les clichés tenaces sur le Gabon.

Un regard lucide sur le Gabon contemporain

Petit-neveu du chanteur emblématique Pierre Akendengué, Halexander s’inscrit dans une lignée artistique féconde, nourrie d’un lien profond à son pays natal. Plusieurs de ses chansons – «C’était à Port-Gentil», entre autres – chantent le Gabon, ses complexités, ses douceurs et ses douleurs. Engagé en faveur des droits humains et de la diversité, il n’a jamais hésité à prendre position contre l’homophobie, notamment en Afrique centrale, au prix parfois de l’incompréhension. Après la présidentielle d’avril 2025, il confiait encore les difficultés de défendre la cause LGBTQ+ dans une société gabonaise qu’il qualifie de conservatrice.

Son voyage au Gabon, initialement prévu pour juin, est reporté à la fin de l’année. Mais pour l’artiste, le lien ne se rompt jamais : il se distend parfois, il s’épaissit souvent, comme une mémoire qui insiste, comme un pays que l’on ne quitte jamais tout à fait.

 
GR
 

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