Au Gabon, le secteur des jeux de hasard s’organise. Autour du ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, président de la Commission supérieure sur les Jeux de hasard, les opérateurs du secteur et toutes les parties concernées se sont retrouvées, ce mercredi 21 mai, pour la deuxième session de cet organisme. Après le rendez-vous du 5 mars dernier, il a été question de faire le point quant aux actions arrêtées. On notera qu’à ce jour, le département de l’Intérieur, dépositaire du monopole des jeux de paris dans le pays, n’a aucune donnée sur le chiffre d’affaires de ce secteur. D’où cette nécessité de réglementation en préservant les emplois.

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, présidant les travaux. © Gabonreview

 

La deuxième assemblée plénière, après celle du 5 mars dernier, de la Commission supérieure sur les Jeux du hasard, s’est tenue, ce mercredi 21 mai, à Libreville. Séance de travail présidée par le président de cette structure, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, elle se tient à un moment crucial, notamment au moment où les autorités du pays souhaitent une réelle restauration des institutions. Les mécanismes se mettent donc en place pour réguler ce secteur qui était peu ou pas du tout contrôlé. Dans le même temps, assure le gouvernement, «il n’y a aucune menace d’emploi pour les opérateurs des jeux, qui ont 99% d’emplois du secteur».

Aucune donnée sur le chiffre d’affaires de ce secteur 

Lors de cette réunion, il s’est agi de faire le point sur les actions arrêtées dans le cadre de la session du 5 mars. «Et nous avons surtout fait un constat accablant sur la grande complexité, pour ne pas dire les grosses préoccupations liées aux jeux de hasard dans notre pays», a indiqué Hermann Immongault. Pour lui, la pratique des jeux de hasard, au Gabon, doit également s’inscrire dans la dynamique de restauration.

C’est dans ce sens que lors de la première session, ensemble, ils avaient posé les bases de la relance de ce secteur, en dressant d’abord froidement un diagnostic et en proposant des solutions innovantes susceptibles de clarifier et de maîtriser les flux financiers générés par cette activité. «De par le monde, le secteur des jeux de hasard est un grand contributeur au budget de l’État», a-t-il rappelé, ajoutant en exemple que «non loin de nous, en Côte d’Ivoire ou au Sénégal, les chiffres d’affaires approximent les 1200 milliards de francs CFA ou, dans le second cas, les 800 milliards de francs CFA à l’année»

La réunion du 5 mars avait donc permis de faire de la pédagogie, de sensibiliser les opérateurs dans ce domaine. La rencontre de ce jour a donc permis de faire le point à la suite de ces missions d’information et de sensibilisation. Ce, d’autant plus que «dans notre pays, le Gabon, le ministère de l’Intérieur, qui est dépositaire du monopole des jeux de paris, ne dispose, à ce jour, d’aucunes données sur le chiffre d’affaires de ce secteur».

Absence de contrôle de flux généré

Quelques membres de la Commission supérieure sur les jeux de hasard. © Gabonreview

Le premier flic du pays estime donc que «c’est pourquoi le gouvernement de la République a décidé de réguler ce secteur, longtemps resté sans contrôle aux mains d’opérateurs qui exerçaient sans aucun respect de la législation gabonaise et des droits internationaux dans le secteur des jeux». Il souligne d’ailleurs qu’après une année d’investigation, il a été observé «des pratiques contraires à l’orthodoxie dans le secteur des jeux et paris».

À titre d’illustration, il cite, entre autres, l’absence de contrôle de flux généré. «Autrement dit, le chiffre d’affaires réel des entreprises impliquées dans le secteur des jeux et paris est totalement méconnu», a-t-il souligné, invoquant «le pourcentage des mises redistribuées aux partenaires méconnus, voire n’obéit à aucune règle».

D’autres constats, selon le ministre de l’Intérieur, sont que de nombreux opérateurs exercent dans l’illégalité, sans licence, en utilisant les moyens de paiement parfois interdits, tels que la crypto-monnaie. «Pire encore, ces opérateurs sans licence utilisent les plateformes de paiement d’opérateurs du Gabon et des pays étrangers en créant une grande perte des recettes fiscales pour notre pays», a-t-il dénoncé, relevant la concurrence déloyale, l’accaparement du secteur par certains opérateurs contrôlant la quasi-totalité à travers diverses entreprises d’intégrateurs localisées au Gabon et à l’étranger et non-déclarées au ministère de l’Intérieur.

«Notre pays doit s’attendre à plus d’emplois créés et à plus de retombées au Gabon»

Hermann Immongault assure qu’«à ce jour, il est difficile d’avoir des effectifs réels de Gabonais employés dans ce secteur». Sauf qu’il précise que «notre pays doit s’attendre à plus d’emplois créés et à plus de retombées au Gabon». En clair, déclare-t-il, «il n’y a aucune menace d’emploi pour les opérateurs des jeux qui ont 99% d’emplois du secteur».

En régularisant ce secteur, l’idée n’est pas ici de fermer les entreprises. En revanche, informe-t-il, si menace il y a, «elle pourrait concerner les intégrateurs qui exercent dans l’illégalité et qui ont 1% des emplois dans le secteur. Pire encore, si leurs opérations ne sont pas gérées au Gabon, mais à l’étranger».

Il rappelle que dans tous les pays du monde, l’activité de l’intégration est assurée par l’État, qui peut déléguer ses prélogatives à un agrégateur, tel que c’est le cas en côte d’ivoire avec la Lonaci, la Lonas au Sénégal, la Marocaine des Jeux, au Maroc et de la Française des Jeux, en France. Et le Gabon a donc fait le choix de confier cette tâche eTech-SAS, une entreprise de droits gabonais, issue d’un contrat de partenariat public-privé entre l’État gabonais et l’entreprise de droits canadiennes ST Media INC. «L’État gabonais est coactionnaire de eTech, avec une projection d’une frontière de postes occupées à 95% par les Gabonais», a expliqué le ministre de l’Intérieur

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Normal c’est la mafia corse qui domine le secteur et l’opacité bénéficie à la famille affairiste au pouvoir jadis des Bongo. Ils ont bien pillé.

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