Alors que les déguerpissements de la zone de Plaine-Orety continuent de faire débat, le ministre de l’Habitat, Ludovic Megne Ndong, annonce avoir reçu de Me Benga une première liste des personnes indemnisées. Certains montants atteindraient jusqu’à 70 millions de francs CFA, preuve selon lui que la procédure a bel et bien été respectée. Il assure que les travaux prévus vont commencer et que le gouvernement a la ferme ambition de changer l’image du pays.

Ludovic Megne Ndong, le ministre de l’Habitat. © D.R.

 

Au Gabon, où les déguerpissements de Plaine-Orety suscitent encore de nombreuses réactions, le ministre de l’Habitat, Ludovic Megne Ndong, confirme que des indemnisations importantes ont bien été versées aux occupants. Alors qu’il indiquait déjà que Me Benga avait la preuve des indemnisations, il a affirmé dans un entretien accordé au journal L’Union avoir reçu la liste des indemnisés. «Oui je l’ai reçue. Les gens ont été indemnisés. Le cabinet de Me benga m’a apporté une première liste qu’il complètera», a-t-il affirmé. Les montants versés varieraient de 2  à 70 millions de francs CFA. «Les gens racontent qu’ils n’ont pas perçu de l’argent, alors que les preuves sont là», a-t-il insisté.

Le ministre a rappelé que le projet concernant cette zone ne date pas d’hier. Il remonte aux années 1980-1990, sous la présidence d’Omar Bongo, période au cours de laquelle une Déclaration d’utilité publique (DUP) avait déjà été émise. Si le projet n’a jamais été concrétisé à l’époque, certaines personnes avaient cependant été relogées dans d’autres quartiers, comme Agoungou, Alénakiri ou Nzeng-Ayong entre 1991 et 1995. Ludovic Megne Ndong défend ce projet au nom de la rationalisation des dépenses publiques. Il estime que l’État pourrait faire des économies significatives en cessant de louer des locaux pour ses services administratifs dans un contexte où le coût annuel de la location des différents services ministériels est estimé à 30 milliards de francs CFA.

Changer l’image du Gabon

Si la méthode de déguerpissement fait jaser, le ministre affirme que l’administration a scrupuleusement respecté la procédure légale. «Nous sommes même arrivés jusqu’aux assignations, il n’y avait pas encore de casse», explique-t-il, précisant qu’il s’agissait d’interpeller individuellement les occupants de la zone avant toute intervention plus musclée. Sur l’espace libéré, le gouvernement prévoit de construire la Cité administrative ainsi que le boulevard de la Transition, deux projets phares pour la modernisation de Libreville. «Le gouvernement a cette ferme ambition de changer l’image du pays, c’est ce qui anime le chef de l’État», a-t-il affirmé.

«Il est pressé de changer l’image de ce pays, de faire en sorte que le Gabon ait vraiment une image concurrentielle aux autres pays», a soutenu Ludovic Megne Ndong, affirmant par ailleurs que le gouvernement est solidaire de toutes les personnes concernées par ce déguerpissement. «Il y a une évaluation qui va être faite et qui va déterminer qui, parmi ces personnes, ont été indemnisées ou pas», a-t-il indiqué. Pour lui, il était urgent de relancer ce projet, «pour le président aussi», dit-il. «Surtout quand on regarde le niveau de transformation des pays qui étaient derrière le Gabon, il y a 20 ans», a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de changer l’image du Gabon.

 
GR
 

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