La Cour criminelle ordinaire de Libreville a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité Léonna Cyrielle Moussavou Bissielou, son frère Etiphen Bissielou et Rolly Matoutou pour assassinat et complicité d’assassinat sur Antoine Lilian Ndong Allogho.

La Cour criminelle ordinaire de Libreville a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité Léonna Cyrielle Moussavou Bissielou, son frère Etiphen Bissielou et Rolly Matoutou pour assassinat et complicité d’assassinat sur Antoine Lilian Ndong Allogho.© D.R.

 

Le vendredi 15 août 2025, le palais de justice de Libreville a rendu son verdict dans l’affaire opposant la famille d’Antoine Lilian Ndong Allogho, décédé en mars 2019 à trois accusés poursuivis pour assassinat. Après délibération, la Cour criminelle a reconnu à l’unanimité Léonna Cyrielle Moussavou Bissielou, son frère Etiphen Bissielou et Rolly Matoutou coupables des faits reprochés et les a condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.

L’affaire remonte au 20 mars 2019, date à laquelle le concubin de Dame Léonna Cyrielle avait été retrouvé mort à son domicile, victime de 54 coups de couteau. L’enquête préliminaire menée par les officiers de police judiciaire avait révélé que la principale accusée aurait orchestré cet assassinat avec l’aide de son frère et de l’ami de ce dernier.

Selon l’accusation, ce crime aurait été motivé par la volonté de faire taire la victime qui soupçonnait Dame Cyrielle d’avoir organisé le braquage dont il avait été victime en 2018.

Des versions contradictoires à la barre

Au cours de l’audience, les accusés ont présenté des versions différentes des faits. Léonna Cyrielle a maintenu n’avoir remis qu’une télévision à son frère pour qu’il la revende, celui-ci ayant sollicité une aide financière.

Le frère de l’accusée principale a, quant à lui, revendiqué la responsabilité exclusive du crime. Selon sa déclaration, il aurait dérobé les clés du domicile de sa sœur, serait retourné seul dans la maison pour commettre un vol, avant d’être surpris par la victime. Il affirme que la bagarre qui s’en est suivie l’a conduit à poignarder mortellement la victime, sans que sa sœur ni son ami ne soient au courant de ses intentions.

Cette stratégie de défense a été qualifiée de « délation » par la Cour, qui s’est montrée choquée par ces déclarations.

Plaidoiries et réquisitions

L’avocat de la partie civile, Me Béranger Nze, a marqué l’audience par une démonstration saisissante, simulant devant l’assistance l’acharnement dont a été victime le défunt avec 54 coups portés. Il a qualifié les faits d’ «assassinat crapuleux» méritant une sanction exemplaire, soulignant que la famille de la victime attendait une justice rigoureuse sans esprit de vengeance.

Le Ministère public a requis la peine maximale, estimant que l’acharnement constaté et la mauvaise foi des accusés ne permettaient d’envisager aucune circonstance atténuante. Le Procureur général a demandé l’application de l’article 223 du Code pénal gabonais prévoyant la réclusion criminelle à perpétuité.

La défense, représentée par un avocat dont l’identité n’a pas été précisée dans le compte rendu, a plaidé pour une requalification des faits en homicide involontaire, arguant que seul l’un des accusés avait reconnu les faits et rappelant le principe selon lequel «l’aveu est la mère de vérité» en matière criminelle.

Un verdict unanime

Avant le prononcé du verdict, les trois accusés ont présenté leurs excuses à la famille de la victime, à la Cour et à leurs propres familles.

La Cour criminelle, après délibération, a finalement retenu la qualification d’assassinat et de complicité d’assassinat, condamnant les trois accusés à la réclusion criminelle à perpétuité par un verdict unanime. Cette décision marque l’épilogue d’une affaire qui aura duré plus de six ans, depuis les faits commis en mars 2019 jusqu’à ce jugement rendu en août 2025.

 
GR
 

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