Ex-Premier ministre, président du parti Ensemble pour le Gabon (EPG), Alain-Claude Bilie-By-Nze s’est exprimé, le 19 août, à propos de son recours déposé à la Cour constitutionnelle concernant les élections législatives et locales, le dépôt des candidatures, ainsi que la révision de la liste électorale. «La Cour constitutionnelle, à ce jour, n’a pas répondu», a-t-il déclaré, ajoutant que, contrairement à l’ancienne, la Cour actuelle est un «sarcophage», une «momie», «cimetière». Il évoque de même sa plainte restée sans suite, depuis plus de six mois, après les événements de Mitzic, dans la province du Woleu-Ntem.

L’ex-Premier ministre, président d’Ensemble pour le Gabon (EPG), Alain-Claude Bilie-By-Nze, le 19 août 2025, à Libreville. © GabonReview

 

Dans sa déclaration intervenue 48 heures après la célébration de la Fête de l’Indépendance du Gabon et des 100 premiers jours de gouvernance des nouvelles autorités du pays, Alain-Claude Bilie-By-Nze, le président d’Ensemble pour le Gabon (EPG), formation politique ancrée dans l’opposition, a dénoncé le silence et l’inactivité de la Cour constitutionnelle face aux saisines qu’il a introduites. L’ex-patron de l’administration gabonaise est également revenu sur sa plainte restée sans réponse à la suite de sa tournée dans la ville de Mitzic.

Tant que la liste électorale n’est pas définitive, ces personnes sont incertaines

Selon lui, son recours déposé à la Cour Constitutionnelle est né de graves incohérences constatées dans le calendrier électoral : la période d’inscription sur la liste électorale, qui se terminait le 12 août, chevauchait avec celle du dépôt des candidatures prévu initialement pour le 7 août. Cette situation créait, estime-t-il, un réel conflit juridique, en contradiction avec la Constitution et la Loi électorale, qui stipulent que seuls les électeurs inscrits – et âgés d’au moins 18 ans – peuvent se porter candidats. Or, de nombreux nouveaux électeurs potentiels risquaient d’être exclus, faute d’inscription définitive. «Si ces personnes ne figurent pas encore de manière définitive sur la liste électorale, elles ne peuvent pas se porter candidates», a-t-il rappelé.

Alain-Claude Bilie-By-Nze a par ailleurs mis en lumière un autre problème qui impacte cet agenda électoral. Il s’agit notamment des nombreux changements de bureaux de vote opérés par certains citoyens. «À la présidentielle, ils ont peut-être voté à Makokou, et aux législatives, aux locales, ils ont un intérêt à voter à Libreville, où ils ont peut-être un parent candidat, ou même ils sont candidats. Et que, tant que la liste électorale n’est pas définitive, ces personnes sont incertaines de pouvoir être prises en compte dans ces élections», a-t-il également expliqué.

«La Cour actuelle, vous écrivez, zéro réaction»

Dans ce contexte, la non-finalisation de la liste électorale crée donc une incertitude quant à leur droit de vote ou d’éligibilité. Ce qui fragilise, laisse-t-il entendre, la légitimité du scrutin à venir. Des motifs constitutionnels et législatifs l’ayant conduit à déposer ce recours indexant le décret du ministre de l’Intérieur en charge des élections.

Sur la réaction de la Cour constitutionnelle, Alain-Claude Bilie-By-Nze a dénoncé un silence incompréhensible. Il a rappelé que, par le passé, cette institution suscitait des critiques de partialité devenant, pour certains, «la Tour de Pise» inclinant toujours d’un seul côté. Aujourd’hui, a-t-il regretté, la Cour est devenue «le sarcophage», «la momie», un «cimetière». 

Et le président d’EPG de dire : «j’ai au moins envie de dire : elle penchait, elle s’exprimait, elle disait des choses. La Cour actuelle, vous écrivez : zéro réaction», a-t-il fustigé.

«J’ai porté plainte. Ça fait plus de 6 mois. À ce jour, il n’y a aucune suite»

Ce silence est perçu, note-t-il, comme une entrave au droit et à la justice, au détriment de la clarté et de la transparence électorale vantées. Ce qui lui fait ajouter que, malgré les recours et les contestations émanant aussi bien des citoyens que des partis politiques, le gouvernement poursuit la mise en œuvre du calendrier électoral. Une situation qui traduit un mépris des règles constitutionnelles, qui pourrait affecter la crédibilité des élections législatives et locales de septembre prochain.

Revenant sur sa tournée politique à Mitzic, l’ancien candidat à la présidentielle a dénoncé l’inaction de la justice face aux attaques qu’il avait subies de la part des populations l’accusant publiquement de ne pas être originaire de la région. Selon lui, le pouvoir a ignoré cette situation et semble même l’encourager. Malgré sa plainte déposée, il y a plus de six mois, il a déclaré qu’aucune suite n’a été donnée à ce jour. «J’ai porté plainte. Ça fait plus de 6 mois. À ce jour, il n’y a aucune suite», a-t-il fait savoir.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire