La Journée mondiale de la photographie passe sous silence à Libreville

Alors que le monde entier célèbre ce mardi 19 août 2025, la Journée mondiale de la photographie, la capitale du Gabon semble indifférente à cet événement international. Une situation paradoxale dans un pays où les photographes, amateurs et professionnels, se comptent désormais par dizaine dans les rues de toutes ses villes, plus ou moins sollicités par les habitants pour quelques prises à publier sur les réseaux sociaux.

L’appareil photo et le photographe n’ont pas été à l’honneur ce mardi 19 août 2025 au Gabon. © D.R.

Dans les carrefours d’Awendjé, aux abords des passerelles ou encore du côté de Nzeng- Ayong, les photographes de rue parfois appelés «shooteurs» sont nombreux, guettant les passants pour leur proposer trois ou quatre photos souvenirs à 1 000 francs CFA. Pourtant, en ce jour qui leur est dédié, ni ateliers, ni expositions, ni séminaires n’ont été organisés pour célébrer leur travail et leur contribution à l’art visuel.

Chaque 19 août devrait être une occasion de reconnaître la photographie comme un art à part entière, au même titre que la musique ou la peinture. Elle est un témoin silencieux de notre quotidien, un moyen puissant de raconter des histoires, de figer des instants éphémères et de transmettre des émotions.

Mais à Libreville, ce jour semble passer inaperçu. Aucun événement majeur n’a été recensé, aucun collectif de photographes n’a pris l’initiative de marquer cette date, aucun atelier critique sur l’art de capturer l’instant n’a vu le jour. Seuls quelques messages dispersés sur les réseaux sociaux : «Bonne fête de la photographie à tous les photographes du monde» témoignent de cette date symbolique.

Ironie du sort, ceux-là mêmes qui immortalisent nos plus beaux moments voient leur propre journée sombrer dans l’oubli. Et pourtant, il aurait suffi de peu, par exemple : une exposition, un shooting collectif, un partage d’expérience entre professionnels, un mot d’encouragement … mais rien.

Il est important de reconnaître que la photographie mérite mieux. Elle mérite qu’on la célèbre, qu’on en parle, qu’on la critique, qu’on l’élève. Car chaque image est un fragment d’histoire. Et les photographes, quant à eux, sont des artistes à part entière.

Thécia Nyomba (Stagiaire)