La Banque mondiale indique, dans sa Note de conjoncture économique du Gabon 2025 que l’économie gabonaise a connu une croissance de 2,9% en 2024, soutenue principalement par le secteur pétrolier et une accélération des travaux publics. Toutefois, cette croissance modeste, conjuguée à une inflation en baisse, n’a pas permis d’améliorer significativement la situation sociale, puisque la pauvreté touche encore environ 34,6% de la population gabonaise. 

Au Gabon, la situation budgétaire s’est dégradée et la richesse par habitant a diminué de 34,7% entre 1995 et 2020. © D.R.

 

En juin dernier, la Banque mondiale a publié sa Note de conjoncture économique consacrée au Gabon en 2025. Ce document présente un aperçu de l’évolution économique récente du pays, suivi d’un thème spécifique. Le thème de cette édition, indique l’institution financière, est dédié aux mesures de la richesse nationale du Gabon, analysant le rôle du capital humain, physique et naturel dans le développement à long terme du pays, avec un accent sur la valeur des services fournis par les écosystèmes forestiers.

La richesse par habitant a diminué de 34,7% entre 1995 et 2020

Ainsi, souligne le texte, la situation budgétaire s’est dégradée, avec une baisse des recettes pétrolières combinée à une hausse notable des dépenses publiques. Ce qui augmente les risques liés à la liquidité et à l’endettement.

Aissatou Diallo, représentante résidente de la Banque mondiale au Gabon, souligne, pour sa part, les défis du pays face à un environnement commercial mondial incertain : «le gouvernement nouvellement élu du Gabon vise une voie de développement plus inclusive et orientée vers la croissance. Cependant, le pays doit naviguer avec prudence dans les complexités d’un environnement commercial mondial imprévisible». Elle insiste sur la nécessité des réformes robustes pour attirer les investissements et stimuler la création d’emplois.

En se concentrant sur la richesse nationale, le rapport révèle que le Gabon disposait en 2020 d’une richesse totale évaluée à 105 milliards de dollars (en dollars réels chaînés de 2019), en hausse de 35% entre 1995 et 2020. Pourtant, la richesse par habitant a diminué de 34,7% sur la même période. Ce qui illustre les difficultés du pays à transformer ses ressources naturelles en actifs productifs durables. 

Services rendus par les écosystèmes forestiers du Gabon : la valeur a presque doublé entre 2000 et 2020, atteignant 75,1 milliards de dollars

Sonia Barbara Ondo Ndong, co-auteure du rapport, note en ce qui la concerne que  «les réformes en matière de gouvernance et du climat des affaires pourraient être utilisées pour inverser la baisse de la richesse par habitant».

De ce fait, le rapport met en avant la valeur économique des services rendus par les écosystèmes forestiers du Gabon, dont la valeur a presque doublé entre 2000 et 2020, atteignant 75,1 milliards de dollars. Près de 99% de cette valeur provient des services de rétention du carbone. Le Gabon possède des forêts retenant environ 29,8 milliards de tonnes de CO2, mais il ne bénéficie pas encore d’une compensation adéquate pour ces services écologiques essentiels. Outre la séquestration du carbone, les forêts fournissent aussi du bois, de la viande de brousse, des plantes sauvages, et agit sur la rétention des sols et les activités d’écotourisme.

Le Gabon peut tirer parti des services fournis par les écosystèmes forestiers

Pour assurer une croissance durable et plus inclusive, le rapport appelle à la mise en place urgente de mécanismes mondiaux de compensation permettant au Gabon de transformer les services environnementaux en avantages concrets. Co-auteur de ce document, Erick Tjong explique qu’«au niveau national, le Gabon peut tirer parti des services fournis par les écosystèmes forestiers pour générer une croissance plus forte et pour stimuler la création d’emplois, en promouvant des économies durables dans des secteurs tels que la transformation du bois, des minéraux et des aliments, ainsi que l’écotourisme et l’agriculture». 

Ces politiques sont essentielles pour exploiter pleinement le potentiel forestier du pays, tout en protégeant son environnement.

 
GR
 

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