«Le 12 avril 2025, je suis allé à la reconquête de ma liberté. Je ne suis plus l’homme de personne» (Bilie-By-Nze)

Passée l’élection présidentielle du 12 avril 2025, au Gabon, Alain-Claude Bilie-By-Nze, le dernier Premier ministre d’Ali Bongo, estime avoir définitivement tourné une page de son histoire politique. Accusé souvent à tort ou à raison d’avoir été le «plus grand défenseur du régime» déchu durant les deux derniers mandats, il assure avoir fait son chemin de Damas. Lors de sa déclaration, le 29 avril, il a revendiqué sa liberté retrouvée. «Je ne suis plus l’homme de personne», a-t-il déclaré.

Alain-Claude Bilie-By-Nze, le 29 avril 2025, à Libreville. © D.R.
Arrivé en deuxième position à l’élection présidentielle du 12 avril dernier, Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui a annoncé, le 29 avril, la mue en parti politique de sa plateforme, Ensemble pour le Gabon, dans les jours à venir, se veut désormais débarrassé de toutes tutelles. Mieux, il dit avoir tourné une page de son histoire politique et entend écrire de nouvelles.
«Pour la première fois depuis le début de notre carrière politique, mon nom, Bilie-By-Nze n’est plus attaché à une personne»
Présenté comme le visage des années Ali Bongo, celui qui a été porte-parole de la Présidence de la République, porte-parole du gouvernement, occupé plusieurs portefeuilles ministériels, avant de terminer Premier ministre, a subi des accusations, à tort ou à raison, pour son action et son impact au sein du régime déchu. Après la Transition et l’étape de la présidentielle au terme de laquelle il est arrivé en deuxième position, Bilie-By-Nze, estime qu’il faut à présent «tourner la page et ouvrir de nouvelles perspectives pour notre action politique commune».
Il faut savoir, au-delà, que durant les quinze (15) jours de campagne et même avant, ils sont passés par des souffrances véritables. «Nous avons affronté des doutes, des suspicions. Nous avons enduré injures et quolibets et ce faisant, nous avons payé le prix de notre liberté», a-t-il déclaré face à ses partisans et les membres de sa plateforme.
L’ancien patron de l’Administration gabonaise fait savoir qu’ils ne permettront plus à personne de leur reprendre «cette liberté retrouvée». Ce qui l’a amené à dire : «pour la première fois depuis le début de notre carrière politique, mon nom, Bilie-By-Nze n’est plus attaché à une personne. Le 12 avril 2025, je suis allé à la reconquête de ma liberté. Je ne suis plus l’homme de personne».
«En refermant la page du 12 avril 2025, c’est aussi une époque qui, pour nous, se referme»
S’il fait cette précision, c’est qu’il a été assimilé, ces dernières années, au défenseur acharné de la cause du régime et de la famille Bongo, au détriment des intérêts de la population. En conséquence, après avoir maintes fois fait son mea culpa durant ces dix-neuf mois de Transition, Alain-Claude Bilie-By-Nze assure que «cette liberté retrouvée et reconquise avec vous doit conduire à plus de responsabilités».
Dans ce sens, il indique que «l’avenir que nous avons choisi de dessiner ensemble doit être conforme à nos démarches de rupture. Celles que nous avons proposées aux Gabonaises et aux Gabonais durant la campagne électorale». «Ce ne sera pas facile», a-t-il reconnu, appelant à se départir «des anciennes manières de voir la politique, de nos habitudes».
L’ancien candidat à la présidentielle n’oublie pas sa demande de mise en place de la Commission vérité, justice et réconciliation. Déclarant qu’il ne travaillera pas avec le nouvel exécutif, il souhaite formaliser sa formation politique afin de défendre ses positions, de porter les idées déjà défendues auprès des populations. Ce, d’autant plus, a-t-il dit, que le projet porté par Ensemble pour le Gabon mérite d’être vulgarisé auprès de ses compatriotes.
«En refermant la page du 12 avril 2025, c’est aussi une époque qui pour nous se referme». «Le moment est arrivé d’ouvrir une page nouvelle de notre histoire commune. Je m’y engage et je compte sur le soutien de chacun de vous. Je m’y engage en sollicitant la bénédiction de Dieu sur notre pays», a-t-il déclaré.

1 Commentaire
ACBBN, tu devrais chaque jour remercier C’BON pour la liberté qu’il t’a rendue. Toi qui étais devenu l’otage et le prisonnier de tes anciens maîtres, contre lesquels tu n’osais t’opposer, de peur, selon tes propres mots, de prendre une balle dans la tête. Un tel aveu de peur contraste avec le courage de nombreux Gabonais qui, eux, ont démissionné de leur poste de Premier ministre ou de président de l’Assemblée pour s’opposer aux Bongo, malgré les risques. Si aujourd’hui tu te sens libre, comme beaucoup d’autres Gabonais après la chute d’Ali, c’est bien la preuve qu’Oligui a agi dans le bon sens. S’opposer à son premier mandat, dans ces conditions, était non seulement ingrat, mais aussi incohérent de ta part, surtout venant de quelqu’un qui a été libéré, avec son peuple, par cet acte. Sans oublier que tu as été l’un des premiers complice de la mise en servitude de tout le peuple. Un esclave de maison peut-il du jour au lendemain prétendre apporter une liberté meilleure que celle offert par celui qui l’a libéré lui et les autres qu’il vendait pour le privilège d’etre à la maison?