«Le chic, le choc, l’échec» sur TV5Monde : le cinéma gabonais entre dans la cour des grands

Le cinéma gabonais a franchi un cap historique le samedi 13 septembre à Libreville. TV5Monde a scellé un partenariat inédit avec l’équipe de production de la série primée « Le chic, le choc, l’échec », ouvrant la voie à une deuxième saison déjà très attendue. Cette alliance propulse l’œuvre sur la scène internationale et offre à la création artistique gabonaise une vitrine d’une ampleur rarement atteinte.

De Libreville aux écrans de 200 pays, le cinéma gabonais franchit une étape décisive vers la reconnaissance mondiale. © D.R.
Afin de viser la reconnaissance internationale et une diffusion mondiale, la série gabonaise « Le chic, le choc, l’échec », sera diffusée sur toutes les antennes de TV5Monde, à compter du 23 septembre prochain. A cet effet, une projection spéciale de deux épisodes de la saison 1 a eu lieu le samedi 13 septembre à l’Institut français du Gabon, suivi de la signature d’un partenariat. Lauréate du prix de la meilleure série africaine lors de la 27ème édition du Festival Ecrans noirs au Cameroun, « Le chic, le choc, l’échec » a su capter l’attention de TV5Monde.

La signature du partenariat entre TV5Monde et l’équipe de production de la série ; Jérémie Tchoua, le réalisateur, avec la chargée de production de TV5 Monde ; le producteur revenant sur l’importance du partenariat avec TV5, et une vue de la salle lors de la projection.©GabonReview
La chaîne, qui diffuse dans près de 200 pays et propose des sous-titres dans plus de 15 langues, a souhaité intégrer la série à sa programmation. Un choix motivé par la qualité de l’œuvre et la pertinence de son thème. «Cette collaboration aura un impact très important avec une thématique que nous connaissons et qui est universelle : les maladies sexuellement transmissibles. Et le sujet est bien traité dans cette série», a expliqué le producteur de le série, Anselm Nfa. Soulignant que c’est une grande fierté pour que la série soit diffusée sur TV5Monde mais également sur sa plateforme numérique TV5Monde+, gratuite et accessible à tous. Autrement dit, cette diffusion internationale représente une opportunité immense de toucher un public bien au-delà des frontières gabonaises.
Pour le réalisateur, Jérémie Tchoua, cette opportunité est la preuve du talent gabonais. « Nous avons voulu montrer par ce projet que nous sommes une génération qui a beaucoup de talent, éviter le « on va encore faire comment » pour le « on peut faire les choses autrement », a-t-il laissé entendre.
Le financement de la saison 2 et l’essor de l’industrie cinématographique
D’après le producteur, l’intérêt de TV5Monde pour la série ne s’arrête pas à la diffusion de la première saison. La chaîne s’engage également comme partenaire majeur pour la saison 2 en faisant un préachat de l’œuvre. «Nous avons trouvé en TV5Monde un partenaire très efficace pour faire un préachat de la saison 2. Cela nous permet de régler les questions de financement », a-t-il expliqué.
Bien que les chiffres exacts soient confidentiels, le budget de cette nouvelle saison a quasiment doublé par rapport à la première, qui s’élevait à plus de «100 millions de francs CFA», confie-t-il. L’engagement financier de TV5Monde représente en tout cas un véritable coup de pouce pour l’industrie cinématographique gabonaise. Il permet de régler une grande partie des questions de financement et de générer de l’emploi pour près de 150 personnes, notamment des jeunes techniciens et acteurs gabonais, a poursuivi le producteur.
Un appel au soutien des autorités locales
Malgré ce succès international et l’apport d’un partenaire de renom, le producteur de la série insiste sur le besoin d’un plus grand soutien de la part des autorités gabonaises. Pour lui, le secteur des industries culturelles est encore trop peu valorisé au Gabon. Contrairement à d’autres pays africains comme la Côte d’Ivoire où le cinéma et l’audiovisuel sont des moteurs d’emploi et de croissance, le secteur gabonais reste timide. «Je suis particulièrement fier de nos talents ici au Gabon et du rayonnement qu’on veut apporter au secteur du cinéma, dans les films gabonais. Aujourd’hui, je pense qu’il y a un fort potentiel de développement qui nécessite un bon coup de pouce, une implication et beaucoup de détermination», insiste-t-il.
Anselm Nfa appelle donc les dirigeants à s’entourer d’experts qui comprennent les enjeux et les mécanismes de financement de l’industrie cinématographique. Un accompagnement qui ne se limite pas à un simple fonds monétaire, mais qui implique une véritable structuration du secteur, avec de la formation, le respect de la chronologie des médias, et des lieux de diffusion comme des salles de projection.
La collaboration avec TV5Monde est donc un premier pas vers une reconnaissance durable du talent gabonais et un espoir de voir l’industrie du cinéma local s’épanouir et créer davantage d’opportunités.
Thécia Nyomba (Stagiaire)

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