Le drame de la précarité et du silence : un nouveau-né abandonné dans les toilettes à Léconi

À Léconi, une jeune femme de 23 ans est suspectée d’avoir abandonné son nouveau-né dans des toilettes publiques. Un acte choquant, révélateur d’un profond malaise social, qui interroge autant sur la détresse des mères isolées que sur les carences en matière d’accompagnement et de sensibilisation à la planification familiale.

À Léconi, une jeune femme de 23 ans est suspectée d’avoir abandonné son nouveau-né dans des toilettes publiques. © Freepick (image d’illustration)

M.S.O est une jeune Gabonaise âgée de 23 ans. Célibataire et sans emploi, elle fait actuellement l’objet d’une enquête pour avoir abandonné son  nouveau-né dans les toilettes à Léconi, dans la province du Haut-Ogooué. La macabre découverte a été faite au petit matin du samedi 31 mai 2025, par une riveraine. Sûrement une personne qui la voyait enceinte.

Vraisemblablement démunie, elle aurait pratiqué son accouchement dans la clandestinité. A l’abri des regards. Peut-être même des gens qui auraient pu lui apporter assistance.

Selon les éléments de la brigade de gendarmerie du chef-lieu du département des Plateaux, l’accouchée aurait tenté ce geste pour se débarrasser d’une charge dont elle n’aurait pas eu les moyens d’assumer. Ce qui n’est cependant pas une excuse, car elle pouvait agir autrement.

Heureusement pour le bébé, il a été recueilli par les services sociaux. Sa génitrice a été arrêtée par les gendarmes de Léconi, après avoir été formellement reconnue. Les officiers de police judiciaire devraient bientôt la présenter devant le parquet de la République près le tribunal de première instance de Franceville pour la suite de la procédure.

M.S.O pourrait lourdement payer son acte. L’accouchement clandestin, au même titre que l’avortement, étant interdit par le Code pénal. Même si l’on peut toujours questionner sur le problème de la planification familiale ou l’usage de la contraception pour prévenir les grossesses non désirées.