Le Gabon autosuffisant en carburant en 2027 ?

Sogara ne cache plus ses ambitions. Son patron, Christian Avaro Yeno, a présenté cette semaine à la tutelle un plan pour le moins ambitieux chiffré à 40 milliards de francs CFA, censé consacrer l’indépendance du Gabon en carburant au terme des deux prochaines années, ainsi que l’extension de son usine de Port-Gentil d’ici à 2029. 

Le Gabon envisage la construction d’une nouvelle usine de raffinage pour s’imposer sur le marché. © GabonReview

«À l’horizon de janvier 2027», le Gabon sera autosuffisant en carburant. C’est, en tout cas, la principale promesse faite par les responsables de la Société gabonaise de raffinage (Sogara). Présenté, mardi 29 avril, au ministre du Pétrole, Marcel Abéké, un projet pour le moins ambitieux vise à tripler la capacité de traitement de brut de la société qui espère couvrir la demande du pays en produits de haute qualité, passant de 900 000 tonnes à 2,772 millions de tonnes par an. Et tout semble prévu pour y parvenir.

La première phase de ce projet chiffré à 40 milliards de francs CFA, liée notamment à l’augmentation de la production, serait «en bonne voie», selon l’administrateur-directeur général, Christian Avaro Yeno,  qui a fait un point d’étape hier à la tutelle. La seconde phase quant à elle, liée à l’extension de la raffinerie actuelle vers un site dédié de 130 hectares à Port-Gentil, devrait se matérialiser «à l’horizon 2029» avec le démarrage des activités dans cette unité de production qui sera capable de produire 1,52 million de tonnes par an. Le projet, qui devrait permettre de couvrir le besoin national en carburant jusqu’en 2050, sera financé à 30 % sur fonds propres par la Sogara, soit 2,5 milliards FCFA, et à 70 % par la dette extérieure.

Au ministère du Pétrole, on juge réalistes l’ambition et le modèle des responsables de la Sogara. «Le schéma qu’ils sont en train de mettre en place, c’est un schéma qui pourrait être réalisé sans trop de soucis, sans intervention particulière de l’État pour éviter une aggravation de son endettement. C’est un schéma qui peut s’équilibrer avec les recettes de leur production», a déclaré Marcel Abéké au terme de la présentation qui lui a été faite.

Au Gabon, les autorités estiment le besoin national en carburant à 1,1 million de tonnes. Sogara est encore loin de le satisfaire.