Le Gabon, le PNUD et le Fonds IBSA s’allient pour dynamiser la filière manioc

À Libreville le 26 mai 2025, le gouvernement gabonais, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Fonds IBSA ont lancé un projet ambitieux de valorisation de la chaîne de valeur du manioc. Dotée d’un financement d’un million de dollars, cette initiative vise à autonomiser les jeunes et les femmes, renforcer la souveraineté alimentaire et promouvoir le Made in Gabon à travers une coopération Sud-Sud innovante.

Les membres du gouvernement et leurs partenaires, le 26 mai 2025. © GabonReview
Le 26 mai 2025, le gouvernement gabonais, le Fonds IBSA (Inde, Brésil, Afrique du Sud) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont signé un partenariat stratégique en faveur de la transformation de la filière manioc au Gabon. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de valorisation du Made in Gabon, avec pour objectifs l’autonomisation économique, la souveraineté alimentaire et le développement de l’agriculture locale.
Bénéficiant d’un financement d’un million de dollars US, soit environ 600 millions de FCFA, accordé par le Fonds IBSA, ce projet intitulé «Autonomiser les PME dirigées par les jeunes et les femmes pour revitaliser la chaîne de valeur du manioc au Gabon», sera mis en œuvre sur une période d’un an, avec l’accompagnement technique du PNUD. Il se veut une réponse concrète aux enjeux de sécurité alimentaire et de développement local. «Le manioc est un produit vivrier essentiel pour les populations gabonaises, à la croisée des enjeux de sécurité alimentaire, d’emploi local, et de transformation économique. C’est donc tout naturellement que ce projet a été pensé comme un levier pour créer de la valeur, des opportunités, et de la résilience dans un secteur à fort potentiel», a expliqué Luc Gnonlonfoun, représentant résident du PNUD au Gabon.
Le projet vise à structurer l’ensemble de la chaîne de valeur du manioc : production, transformation, commercialisation. Il prévoit le renforcement des capacités des PME et des coopératives, en particulier celles dirigées par des femmes et des jeunes. Il cherche également à créer des passerelles vers les marchés locaux et régionaux pour stimuler la demande et accroître la compétitivité des produits à base de manioc. «Le PNUD se tiendra aux côtés de ses partenaires pour faire de cette initiative un catalyseur de transformations durables et productibles. Car derrière ce projet, il y a l’ambition de structurer une dynamique pérenne, qui dépasse la durée d’un an et le cadre financier initial», précise-t-il.
Trois provinces pour la phase pilote

La phase des signatures. © GabonReview
Bien que le projet soit destiné à couvrir l’ensemble des neuf provinces du Gabon, une phase pilote concernera trois d’entre elles : la Ngounié, le Haut-Ogooué et l’Estuaire, choisies pour leur fort potentiel agricole et leur impact social. «Nous savons que dans le projet de société du chef de l’État, il met l’accent pour que nous puissions nous engager avec les partenaires à valoriser tous les secteurs. Donc pour l’heure, l’accent est mis sur le manioc, et bien nous travaillons sur le manioc», a déclaré Odette Polo épse Pandzou, ministre de l’Agriculture. Elle insiste par ailleurs sur la nécessité d’impliquer davantage la population dans les activités agricoles : «Le projet vise particulièrement les jeunes et les femmes. Il faut motiver, il faut susciter l’intérêt. Donc on veut intéresser les jeunes à se lancer dans les métiers agricoles».
Le manioc est un aliment de base pour la grande majorité des foyers au Gabon. «L’importance aujourd’hui est de dire à nos jeunes et nos femmes que c’est un produit du Gabon, un produit qui est important pour les foyers gabonais et qu’il faut éventuellement investir dessus. Il faut savoir qu’aujourd’hui, la Ve République, le but pour nous, c’est vraiment d’aller sur des projets qui sont porteurs, qui demain vont nous permettre d’aboutir à l’autosuffisance alimentaire», a affirmé Zenaba Gninga Chaning, ministre de l’Entrepreneuriat.
L’Afrique du Sud, partenaire technique du projet aux côtés du Brésil et de l’Inde, mettra à disposition son expertise en matière de technologies agricoles. «Nous ne voudrons pas que ces produits soient seulement utilisés pour la consommation locale. Nous voudrons aussi que ces produits puissent rentrer dans la chaîne de valeur agricole du manioc et que leurs produits puissent aussi être sur le marché et dans les grands magasins», a indiqué Np Notutela Mthabela, ambassadrice d’Afrique du Sud.
Initié en mars 2023, ce projet représente un exemple de coopération Sud-Sud, fondée sur l’échange de savoir-faire, le renforcement des capacités locales et la structuration d’une économie agricole durable, portée par les jeunes et les femmes du Gabon.

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